Conseil National de la Résistance : 27 mai 1943

En 2007, l’assureur Kessler, un des chefs mafieux du Medef écrivait :
"Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie."

Juste une réflexion !

Fabien Roussel n’est pas le seul à user et parfois abuser de cette référence à la création du Conseil de la résistance.
Nous ne sommes plus en 1943.

Effectivement Kessler a raison sur un point : Ce fut un compromis de classes.

À ce un moment de l’histoire, notre bourgeoisie ayant été très majoritairement pétainiste (au point d’ailleurs que les nationalisations de 1945 seront essentiellement punitives pour faits de collaboration, que ce soient le secteur bancaire ou Louis Renault par exemple) a un besoin impératif- non seulement pour une sorte d’amnistie- mais surtout pour l’avenir du taux de profit, que l’appareil productif soit reconstruit rapidement.

L’achat de la force de travail de notre classe se "joue".. dans un pays où la défaite du nazisme est essentiellement dû à la classe ouvrière et son organisation politique, le Parti communiste français.

Si ce n’est pas de gaieté de cœur que le général de Gaulle va accepter la proposition de Jean Moulin et négocier avec Fernand Grenier émissaire du parti, aujourd’hui pour cause de crise systémique du capitalisme sur lequel je n’ai pas besoin de revenir, toute recherche de compromis avec le capital constitue compromission et trahison de classe !

Des camarades se demanderont pourquoi j’ai besoin de préciser cela.

C’est parce que j’ai en mémoire la triste déclaration du secrétaire national du Parti communiste après l’élection de Macron n’excluant pas la constitution d’un gouvernement de large union nationale...

Je fais le pari d’ailleurs, que si aujourd’hui certains médias évoquent le CNR, ils ne manqueront pas de faire référence à la recherche par Macron.. d’unité nationale, d’apaisement, etc...