Hommage à Gérard Six, ancien secrétaire général du syndicat CGT des Métaux de Renault Douai

Des souvenirs de combats communs défilent s’égrenant les uns après les autres. Nous sommes dans les années 1996 et 2000. La sortie de l’ombre des sans papiers contre la clandestinité imposée par les lois et les politiques du racisme d’État du capitalisme – impérialiste français ne cesse de faire l’actualité sociale de la région nord-pas-de-calais par une présence qui se poursuit encore de nos jours tous les mercredis à 18h Place de la République à Lille.

La lutte se transporte en 2000 à Sciences Po Lille d’où après une semaine d’occupation des locaux, durant laquelle le soutien massif des étudiants associe travaux pratiques (TP) et solidarité militante, les sans papiers du CSP59 sont expulsés et se retrouvent devant les portes fermées de la Bourse du Travail de Lille. Une centaine de syndicalistes métallos CGT dirigés par Gérard SIX débarquent, repoussent les CRS et ouvrent la Bourse du travail pour y installer les sans papiers en détresse. La grève de la faim des sans papiers qui a suivi avec le soutien des Métallos CGT et les étudiants débouche sur une régularisation massive.

C’est lors de la lutte des chômeurs de 1998/99 que le CSP59 rencontre pour la première fois les syndicalistes Métallos CGT menés par Gérard SIX dans des actions de solidarité avec les chômeurs d’Arras qui avec les chômeurs de Marseille constituaient les fers de lance de ce combat national victorieux des « recalculés ».
Vincent, Lionel, William Carapella, Eric, Serge, Nathalie, (et à Marseille Hoareau, etc), sont ces figures ouvrières syndicalistes CGT qui durant l’année 1997 participaient régulièrement aux Assemblées Générales du CSP59 avant d’arracher puis installer la COMMUNE d’ARRAS des chômeurs en lutte.

Le bureau d’alors du CSP59, les responsables de la lutte des chômeurs d’Arras, des militants communistes opposés aux dérives réformistes du PCF et les syndicalistes de classe Métallos amenés par Gérard SIX se retrouvaient souvent à l’époque pour débattre et organiser la solidarité mutuelle de leurs combats respectifs et même organiser des convergences.

Les militants dirigeants du CSP59, ceux de la COMMUNE d’Arras étaient souvent invités à prendre la parole dans les ateliers de l’usine de Douai et dans les Assemblées syndicales départementales et régionales des métallos CGT.

Un autre souvenir inoubliable de Gérard SIX est l’accueil réservé par la région Métallurgie CGT à NINA ANDREEVA, première communiste soviétique à avoir dénoncé « la perestroïka et la glasnost » comme fossoyeur de l’URSS et du camp socialiste d’Europe.

Malgré son abandon ensuite de fait de tout engagement militant connu de notre part, à l’annonce de son décès, il est de notre devoir de rendre un hommage mérité à ce prolétaire, cet ouvrier Métallo, ce militant communiste dont un des derniers actes militants pour les générations futures a été de participer à un livre collectif sur lequel la presse locale avait titré « le syndicat CGT Renault – Douai couche sur papiers ‘’40 ans de combat’’ ».

Gérard SIX, nous n’oublierons pas ta solidarité avec les sans papiers, ton apport aux luttes des Renault, de la CGT, des travailleurs et à ta résistance que nous avons partagé et que nous continuons à l’opportunisme anticommuniste.

Repose en paix, nous continuons à brandir le drapeau rouge orné du marteau et de la faucille.

A sa famille éplorée, à ses camarades de Renault Douai, des Métaux CGT, nous adressons nos condoléances les plus attristées.