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N° 22 L’état en questions
samedi 6 août 2022 par ANC
Analyser la nature de l’État, ses fonctions, et comment on doit agir à son propos, est essentiel pour celles et ceux qui refusent les inégalités sociales actuelles. Sur la question de l’État, ceux que l’on a classé dans la gauche se sont depuis deux siècles divisés en trois groupes toujours existants :
Les Anarchistes, à la suite du Français Proudhon considèrent l’Etat comme un instrument d’oppression des travailleurs, et en concluent que leur libération ne peut se réaliser que par sa suppression. Ce qui les a amenés souvent à se désintéresser des luttes politiques, au profit des seuls combats sociaux (ainsi dans l’anarcho-syndicalisme qui fut aux origines de la CGT).
Les Marxistes, inspirés de Karl Marx et ses continuateurs communistes, ont de l’État une conception dialectique. Il est selon eux à la fois une nécessité de régulation sociale (que deviendraient les automobilistes français si n’existait pas l’obligation d’État de rouler à droite de la chaussée ?) et l’instrument permettant à une classe sociale d’exercer sa domination sur la société, et les classes dominées. La mission des Révolutionnaires est donc, selon eux, à la fois de détruire le contrôle de l’économie par les Capitalistes au profit de la propriété collective, et de détruire l’Etat de la Bourgeoisie dirigeante, et le transformer en un État représentatif de la majorité de la population vivant du fruit de son travail, le prolétariat.
Enfin le groupe des avatars historiques des partis socialistes qui, au XXème siècle, se sont transformés en Social-Démocratie (partis socialistes, 2ème internationale, Blum ou Mitterrand en France) persuadés qu’il suffisait de prendre le pouvoir d’État par les urnes, en évitant ainsi les brutalités fréquentes d’une Révolution, et qu’il était inutile de supprimer le Capitalisme et la domination bourgeoise de l’État. Au 21e me siècle, certains partis qui s’intitulent encore communistes, ont rallié les conceptions social-démocrates de l’État, par carriérisme et opportunisme, et ont de ce fait perdu leur influence dans le prolétariat.