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N°24 Pour un nouvel anti impérialisme français
jeudi 1er décembre 2022 par Francis Arzalier
PROLOGUE
Le Parti Communiste Français est né en 1920 de la conviction de militants à l’issue des quatre ans de massacres durant la Première Guerre Mondiale qu’on ne pouvait être opposé à l’inégalité sociale inhérente au Capitalisme et aux guerres sans s’opposer à l’impérialisme et à l’inégalité entre les peuples qui en découle. Durant plus d’un demi-siècle, malgré des erreurs temporaires, le PCF a rempli sa mission anti-impérialiste, contre Nazisme et Fascismes de la Guerre d’Espagne à la Résistance, contre le colonialisme français de la Guerre du Rif à celles d’Indochine et d’Algérie, contre le Réarmement allemand et l’OTAN durant la « Guerre froide » anti soviétique.
Jusqu’à la décennie 80, le PCF et le mouvement anti-impérialiste qu’il animait en France était capable de faire sortir dans la rue des millions de manifestants, contre les armes nucléaires, les interventions US au Vietnam, etc. Au sein du PCF, un collectif de militants, la Section de Politique Étrangére ou Coloniale, jouait alors un rôle important d’analysé anti-impérialiste et de solidarités militantes avec les Communistes africains ou asiatiques, on la nommait familièrement « la Polex ».
Puis vint le temps des dérives électoralistes du PCF sous prétexte d’Union de la Gauche, processus aggravé par l’effondrement piteux de l’URSS et de ses alliés, et le démantèlement de la classe ouvrière industrielle française par le biais des délocalisations organisées par les Capitalistes. Le PCF et sa direction, à partir de la décennie 1980, ont dérivé vers toujours plus d’opportunisme droitier, abandonnant peu à peu toutes ses références aux luttes de classes et à l’anti-impérialisme, un processus de trahison de son ADN marxiste, achevé en 1995 sous le vocable de « Mutation » du PCF, sous l’égide de son secrétaire général Robert Hue.
Cette dérive suicidaire du PCF a évidemment choqué de nombreux militants, d’où à partir de 2000 la création de groupes communistes refusant les dérives, clamant leur attachement aux principes fondateurs, se qualifiant au départ de « Rouges Vifs » ou « Coordination Communiste », aux appellations parfois éphémères. Dans cette pléiade de Communistes rétifs à la Mutation opportuniste du PCF, s’est formée en 2003 l’association « Polex rouge vif », constituée au départ par des militants de la « Section internationale » exclus de fait par les dirigeants Huistes pour leur attachement indécrottable à l’anti-impérialisme, ce qui explique l’appellation. Cette association, spécifiquement consacrée à la réflexion et à l’action militante contre l’Impérialisme, s’est étoffée et élargie peu à peu en prenant le nom de « Collectif Communiste Polex ».
Ce furent alors 19 ans d’activités, grâce à quelques dizaines d’adhérents majoritairement en Île de France, avec d’autres éparpillés dans l’hexagone, des réunions pas toujours mensuelles, et surtout de plus ambitieux débats publics dans les lieux les plus divers, salles municipales ou de l’Assemblée Nationale, Ambassades ou salle de prières musulmanes périodiques. Mais toujours de riches échanges militants avec souvent des participants étrangers, belges, espagnols, britanniques ou turcs, mais aussi d’amis africains, américains ou asiatiques. Toujours dans l’optique commune anti-impérialiste. « La Polex » tint ainsi toute sa place dans les rencontres unitaires entre Groupes Communistes refusant les dérives de plus en plus évidentes du PCF vers la trahison de son électorat prolétarien et de la lutte pour la paix contre l’impérialisme. Mais elle a su aussi assumer la diversité d’approche entre ses adhérents, parfois membres d’organisations différentes, voire concurrentes. Un ensemble d’analyses qui donnaient à l’association plus de poids que de cotisants, grâce notamment à son site internet.
Les trois dernières années ont brisé les capacités militantes de l’association. L’âge, la maladie, l’éloignement, s’ajoutant aux interdits liés au Covid, ont interrompu nos rencontres et débats publics : le Collectif Polex a dû se dissoudre, avec un bilan riche de deux décennies d’analyses et de combats anti-impérialistes.
Il serait désolant que cet acquis idéologique ne parvienne pas aux jeunes générations militantes. C’est pourquoi, en tant que président du Collectif communiste Polex jusqu’à sa dissolution, j’ai rassemblé de mon mieux les analyses accumulées au fil des ans par les adhérents de l’association et leurs invités, en parcourant, continent après continent, les méfaits commis contre les peuples par l’Impérialisme, dans son désir de les soumettre pour en exploiter les richesses. Car il faut bien connaître l’Impérialisme pour mieux le combattre et lui imposer la paix et l’égalité entre les nations. Sans cacher que cette connaissance est complexe, ce qui justifie parfois des différences d’approche entre militants communistes, normales tant qu’elles n’interdisent pas la lutte commune.
Si j’en suis le rédacteur, et en assume le contenu, ce livre destiné aux futurs militants a eu des dizaines d’auteurs, tous ceux, adhérents et amis, qui ont contribué aux échanges et débats organisés par le Collectif Communiste Polex durant deux décennies.
Francis ARZALIER, le 1 octobre 2022
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