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Le Parti communiste de Turquie (TKP) sur la réélection d’Erdogan : pas de place pour le pessimisme, nous serons victorieux

samedi 3 juin 2023 par TKP/Danielle Bleitrach

Dans une déclaration pour la victoire de Tayyip Erdogan au second tour des élections présidentielles turques, le Comité central du Parti communiste de Turquie (TKP) souligne :
"Ceux qui tentent d’enfermer la lutte de ce peuple dans les urnes devraient se taire à partir de maintenant !

Les résultats du second tour des élections présidentielles sont en grande partie définitifs. Bien sûr, on ne peut pas dire que le résultat de ces élections, qui devaient déterminer le destin de la Turquie, soit l’espoir d’un avenir radieux.

Cependant,

  • Tous leurs droits politiques ont été abolis,
  • Le droit de grève a été supprimé,
  • La possibilité pour les gens de s’organiser a été usurpée,
  • La détermination à lutter a été brisée par l’unité du gouvernement et de l’opposition,

En d’autres termes, était-il possible pour des gens désarmés à bien des égards de réussir contre cette grande noirceur ?

Contre un gouvernement qui, pendant 20 ans, s’est maintenu au pouvoir en opprimant la classe ouvrière et les pauvres, en s’attaquant aux valeurs de la république, une victoire pouvait-elle être remportée sans toucher aux piliers sur lesquels ce pouvoir s’était élevé ; sans appeler à la laïcité, sans appeler à l’indépendance, sans appeler à la nationalisation ?

La défaite d’Erdoğan était une possibilité réelle. Si cette possibilité ne s’est pas matérialisée, la raison ne doit pas être recherchée dans l’invincibilité d’Erdoğan, mais dans le style politique de l’opposition qui déforme et défigure la position anti-Erdoğan des gens. Les forces représentatives du travail ne peuvent triompher dans une atmosphère politique paralysée par le confinement dans les urnes.

L’espoir ne tient pas dans l’urne. Ceux qui tentent d’enfermer la lutte de ce peuple dans l’urne devraient se taire à partir de maintenant !

Rappelons encore une fois qu’Erdoğan est faible et voué à la défaite. Tant que notre peuple aura la confiance en soi nécessaire pour se lever comme il l’a fait il y a dix ans (*2013-Gezi Resistance).

Le Parti communiste de Turquie appelle les travailleurs à s’organiser dans les rangs en faveur de la laïcité, de l’indépendance et du socialisme, non seulement contre le gouvernement AKP, mais aussi contre toutes les solutions bourgeoises et les fausses oppositions. Il n’y a pas de place pour le pessimisme.

Ce pays est le nôtre et nous serons sûrement victorieux !"

Parti communiste de Turquie (TKP)

Comité central

28.05.2023.

L’avis de Danielle Bleitrach


Cet appel à la lutte est déjà une amorce d’autocritique pour cette coalition électorale qui effectivement n’était qu’un prête-nom de l’OTAN et de la guerre, comme en écho il y a la déclaration de Selahattin Demirtas, ancien dirigeant du HDP, qui annonce quitter la vie politique. Pour qui connaît ce dirigeant, le courage, l’abnégation avec laquelle il a supporté la répression, une telle décision et une aussi sévère critique ne peut pas être un simple découragement, mais peut-être comme cette déclaration du parti turc, l’arrêt de l’opportunisme.
Dans un entretien au journal Arti Gerçek à paraître ce jeudi 1er juin, et dont Selahattin Demirtas reproduit un court extrait sur Twitter, le dirigeant kurde annonce qu’il « abandonne la politique active ». En prison depuis novembre 2016, mais toujours très présent sur les réseaux sociaux et via des interviews par l’intermédiaire de ses avocats, Selahattin Demirtas prend acte d’une double défaite.
Son parti, le HDP, a encore perdu des voix aux législatives, alors qu’il en avait déjà perdu aux précédentes élections. Le 14 mai, le parti pro-kurde – qui concourait sous les couleurs du Parti de la gauche verte (YSP) en raison d’un risque d’interdiction – a récolté 8,8 % des suffrages, contre 11,7 % en 2018.

Par ailleurs, le soutien affiché du HDP au candidat d’opposition à la présidentielle, Kemal Kiliçdaroglu, non seulement n’a pas empêché la victoire de Recep Tayyip Erdogan, mais cette élection a aussi mis en lumière l’échec du parti à mobiliser son électorat et on le comprend non seulement là encore à cause du découragement, mais parce que le candidat en question était aussi autoritaire, droitier et anti-kurde qu’Erdogan, dont se débarrasser n’était que la volonté affichée des USA.

C’est d’ailleurs dans les régions du Sud-Est à majorité kurde que l’abstention a le plus augmenté entre le premier et le second tour alors que le dit candidat opérait un virage. Dans un texte publié ce mercredi, Selahattin Demirtas critique d’ailleurs durement « l’amateurisme » de la campagne de son parti. Il faut arrêter de soutenir les aventurismes en faveur de l’OTAN et les présenter comme un “espoir”.


Voir en ligne : http://mouvementcommuniste.over-blo...

   

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