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Ceux qui font la guerre à la Palestine ne peuvent être laissés tranquilles
samedi 11 novembre 2023 par Rete dei Comunisti
Chers camarades,
On vous fait suivre un article, écrit par Giacomo Marchetti (responsable international de la Rete dei Comunisti - Italie) et publié aujourd’hui sur notre journal en ligne Contropiano.org, à l’occasion de la journée de mobilisation organisée hier (vendredi 10 novembre) à Gênes contre la guerre et le massacre perpétrés par Israël contre le peuple palestinien. Il s’agit d’un compte-rendu des initiatives, occupations, mobilisations étudiantes et ouvrières contre la complicité du gouvernement italien et de l’appareil industrialo-militaire avec Israël (avec des photos à partager et diffuser). De plus, on va lancer une nouvelle série de mobilisations nationales pour le boycott et la paix à partir des prochains jours.
Salutations internationalistes,
Rete dei Comunisti (Italie)
Le vendredi 10 novembre marque sans équivoque un « saut qualitatif » dans la solidarité avec la résistance palestinienne en ce qui concerne l’Italie.
Après les manifestations de ce week-end dans une vingtaine de villes italiennes, les occupations et manifestations dans les universités, les premières occupations dans les lycées, le boycott populaire contre Israël et ses complices – dont notre gouvernement et l’Union européenne – et la désobéissance civile de masse semblent faire leurs premiers pas vers des actions concrètes et incisives.
À Gênes, dès six heures du matin, l’une des principales entrées du port – celle de San Benigno – a été bloquée par un rassemblement près de l’entrée du port, à un carrefour stratégique du trafic des camions, détournés non sans difficulté vers une autre entrée, ce qui a perturbé le flux normal des camions.
Quelques centaines de manifestants sont ensuite partis en milieu de matinée pour une procession qui a atteint le siège de ZIM – la compagnie maritime israélienne ZIM Integrate Shopping Ltd. – l’une des vingt premières compagnies maritimes au monde, cotée à la bourse de New York en janvier 2021, avec le soutien de Citigroup, Goldman Sachs et Barclays : un groupe qui, en mars de la même année, a déclaré les plus gros bénéfices de ses 75 ans d’histoire, en partie grâce au trafic d’armes à destination de l’État sioniste.
Un géant de la mer battant pavillon israélien avec plusieurs bureaux en Italie, un acteur majeur du système maritime-portuaire méditerranéen, dont l’activité (comme celle d’autres sociétés similaires) se déroule dans une relative « opacité » grâce à la complicité des différentes autorités nationales qui contrôlent le trafic maritime.
Le cortège, après s’être arrêté devant le siège de la ZIM – protégé par des forces de police en tenue anti-émeute devant l’entrée – est reparti en direction du rassemblement, rejoignant ceux qui avaient maintenu le blocus actif, marquant ainsi leur présence jusqu’à midi.
Une journée de lutte qui a marqué les esprits et qui a trouvé un certain écho médiatique dès son annonce, puisqu’elle s’inscrit dans une série d’actions mondiales contre le trafic d’armes vers Israël, contre l’appareil militaro-industriel qui travaille pour l’État sioniste et l’industrie de la recherche sur la guerre qui collabore avec Tel-Aviv.
Un gigantesque drapeau palestinien a été peint sur l’asphalte près du barrage, avec les mots « Stop Wars » et « Free Palestine » en anglais et en arabe, tandis que devant le siège de l’entreprise israélienne, on a écrit à la peinture rouge sur le revêtement de la route « Arrêter le trafic d’armes. Israël assassine ».
De nombreuses interventions se sont succédées dès le début de la matinée au rassemblement convoqué par le CALP (le Collectif des travailleurs portuaires), qui a réussi à rassembler tout l’éventail du militantisme syndical et politique de la ville et a attiré de nombreux camarades venus des autres villes.
La porte-parole nationale de Potere al Popolo, Marta Collot, est intervenue et a rappelé, en parlant de la manifestation du 4 novembre à Rome, l’appel qui en a découlé pour « construire le 19 novembre à Rome une grande assemblée à laquelle vous êtes tous invités à participer pour construire un boycott des crimes israéliens, pour construire un boycott large et populaire de ce qu’Israël fait en Palestine, pour s’assurer que le peuple palestinien n’est pas seul, et pour apporter notre contribution non seulement en remplissant les places, mais aussi en construisant avec des moments comme celui d’aujourd’hui – et nous espérons qu’ils seront de plus en plus étendus – de lutte et de soutien concret à la cause du peuple palestinien qui parle à chacun d’entre nous ».
Marta Collot a évoqué l’appel lancé par le « Comité Angelo Baracca » [Angelo Baracca était un physicien et activiste italien, impliqué dans des campagnes pour l’écologie, la lutte contre la guerre et le désarmement nucléaire, ndt], promoteur de la manifestation nationale du 4 novembre, qui a convoqué une assemblée pour le dimanche 19 novembre à 10h30 à l’Espace Intifada à Rome « pour relancer l’importance du boycott et des sanctions contre l’Etat sioniste ».
Un étudiant de l’organisation lycéenne « Opposizione Studentesca d’Alternativa » a rappelé « le silence et la complicité de l’Occident, qui s’est immédiatement rangé du côté d’Israël », rappelant que CALP est « un exemple de lutte concrète contre le trafic d’armes dans le port de Gênes ».
Il a ensuite annoncé qu’ils seront dans les rues de toute l’Italie lors de la journée de mobilisation du 17 novembre avec pour mot d’ordre : « de l’argent pour l’école et non pour la guerre ! », selon le slogan efficace lancé dans un communiqué commun avec « Cambiare Rotta » (organisation communiste de la jeunesse) il y a quelques jours.
Une universitaire de « Cambiare Rotta » a ensuite rappelé que « c’est à partir d’actions de boycott comme celle-ci que commence l’opposition à la guerre et aux barbaries de l’Occident ».
Elle a ensuite parlé des diverses occupations qui se sont développées dans différentes universités (Naples, Rome, Padua) et des diverses pétitions qui « exigent la cessation des accords entre les universités, la chaîne de guerre et l’État illégitime d’Israël ». Il a également confirmé la présence des étudiants à l’assemblée nationale de Rome le 19 novembre.
Si le CALP a été le promoteur de cette journée de lutte, répondant à l’appel lancé le 16 octobre par les syndicats palestiniens, l’Union des Syndicats de Base (USB) – avec une partie du syndicalisme conflictuel – l’a immédiatement fait sienne.
En effet, dans le syndicalisme combatif de Gênes émerge la nécessité d’un moment de lutte dans la ville qui donne aux travailleurs l’occasion d’exprimer leur opposition au massacre palestinien en croisant les bras dans une action appropriée.
En même temps, dans tout le syndicat, est apparue la nécessité d’un moment de confrontation nationale des catégories de travailleurs sur la manière d’agir – en tant que travailleurs et travailleuses – sur l’ensemble du complexe militaro-industriel, de la fabrication à la logistique, et pas seulement dans la zone portuaire.
Comme ce fut le cas de la mobilisation du 25 février, un « point de vue ouvrier » doit émerger sur le conflit israélo-arabe en cours, en utilisant les instruments historiques que le mouvement ouvrier a mis en place pour arrêter les guerres, en rassemblant un large consensus dans une action concrète.
Une autre action importante a été le raid au siège du Parlement européen à Rome, avec son occupation temporaire. La banderole « L’UE complice d’Israël » y a été déployée et les militants ont remis la liste de plus de 10 000 victimes civiles palestiniennes à Gaza.
Ils ont également exigé une prise de position immédiate en faveur d’un cessez-le-feu, ainsi que « la fin des accords et des financements par le biais de programmes de recherche que l’UE alloue chaque année à l’État colonial d’Israël ».
Il est clair que ce vendredi ouvre dans les faits un horizon différent sur la possibilité d’exprimer un soutien concret à la Palestine, et nous pensons que l’assemblée du dimanche 19 novembre à Rome peut être un premier cadre partagé, dans un parcours qui mêle mobilisation de rue, boycott actif et désobéissance civile de masse.
Parce que ceux qui font la guerre au peuple palestinien ne doivent pas être laissés tranquilles.