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Sous l’impérialisme et le colonialisme, pas de liberté pour les femmes !
mercredi 6 mars 2024 par ANC
L’ANC sera présente dans les mobilisations organisées pour la journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Sa participation se fera sous le sceau de la lutte générale contre l’exploitation et la dégradation des relations productives, sociales et économiques imposées par le mode de production capitaliste. Ce système, en crise structurelle, entraîne des conséquences qui retombent sur l’ensemble des classes populaires et, en particulier, sur les femmes.
Les organisations de femmes ont, dans l’histoire, toujours joué un très grand rôle dans la résistance antifasciste, les luttes de libération nationale et pour l’émancipation. Nous sommes fières et fiers de nous réclamer de cet héritage et, plus généralement, de celui du mouvement historique de lutte des femmes impulsé partout par des militantes socialistes comme Clara Zetkin [1]
En ce sens, nous nous plaçons en porte-à-faux d’un féminisme bourgeois qui nie les questions de classe et se place uniquement sur le thème d’un affrontement hommes, femmes. Nous dénonçons l’hypocrisie de ce positionnement dont le but réel est d’extraire la question de l’égalité entre les hommes et les femmes du contexte d’exploitation des classes populaires par la bourgeoisie et de la domination impérialiste de l’Occident.
Car c’est bien ce système d’exploitation et sa tendance à la surexploitation d’une partie de la population (femmes, « étrangers », etc.) qui est la cause réelle des maux que subissent aujourd’hui les femmes issues des classes populaires, dans un contexte de contre-offensive d’un Capitalisme en crise et de destruction systématique de conquis sociaux arrachés de haute lutte par des générations de militants et de militantes : manque d’autonomie et d’indépendance économique, écart salarial, temps partiel subi, chômage accru, violence, harcèlement, discrimination à l’égard des femmes migrantes, persistance du travail de soin et domestique pour une grande partie des femmes des classes populaires, déscolarisation dans les banlieues, exploitation du travail et régression culturelle et civilisationnelle qui ravive les pires instincts violents, sexistes et discriminatoires au sein de la société...
Les femmes de la bourgeoisie, quant à elles, sont de plus en plus intégrées dans l’appareil politique et économique dominant et défendent activement les intérêts de la classe dont elles font parties.
Mais dans un contexte international de recrudescence des conflits menés par les puissances euro-atlantiques et de mise en place dans tous les pays occidentaux d’une économie de guerre et de militarisation, notre participation à la journée du 8 mars s’inscrira également dans le combat plus large contre les guerres impérialistes. Celles-ci sont la marque d’une tendance structurelle du système capitaliste à la guerre et du déclin de l’hégémonie occidentale sur le reste du monde.
En ce sens, nous dénonçons haut et fort l’instrumentalisation de la défense des droits des femmes pour justifier les guerres impérialistes et les ingérences politiques sous toutes leurs formes. Dans cette perspective, nous dénonçons le soutien criminel de l’État français au génocide en cours en Palestine, alors même que la grande majorité des 30 000 victimes et de la famine en cours sont bien des femmes et des enfants. Nous dénonçons aussi la politique guerrière de la France ailleurs dans le monde : augmentation sans précédent du budget de guerre, volonté belliciste en Ukraine, politique militariste en Afrique, attaques contre les femmes aux Comores...
C’est pourquoi, nous inscrivons notre participation à la journée du 8 mars dans notre soutien à la lutte du peuple palestinien pour la liberté et l’autodétermination et nous approprierons le slogan des femmes palestiniennes
« Nous ne serons pas libres tant que l’impérialisme et le colonialisme existeront ! ».
Le tract à distribuer :
[1] qui proposa en 1910, au congrès de l’internationale socialiste des femmes l’instauration d’une journée internationale des droits des femmes, par opposition aux féministes bourgeoises qui faisaient l’alliance avec la bourgeoisie et niaient le caractère nécessairement de classe du mouvement féministe.