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La médaille de la honte
vendredi 19 avril 2024 par Francis Arzalier (ANC)
Les JO sont le pain quotidien de nos « informations ». Combien de médailles aurons-nous ?
En quelles disciplines ?
La Seine sera t’elle assez chargée de saines bactéries pour permettre les épreuves de natation ? Qui sera privilégié au point de porter la flamme Olympique de Marseille aux quartiers sélects de Paris ?
Quelle tenue porteront les sportifs français lors des cérémonies d’ouverture ?
D’autres interrogations lancinantes torturent chacun d’entre nous, si l’on en croit nos diarrhées médiatiques. On peut juger cette frénésie simplement ridicule, si on n’en voit pas l’intérêt idéologique et politique pour les privilégiés du Capital qui nous dirigent et s’arrogent le droit régalien de penser pour nous.
Rien de nouveau en fait sous le soleil : « panem et circense ! », du pain et des jeux, voilà ce qu’il fallais pour maintenir l’ordre impérial romain !
Restons plus mesurés : on peut comprendre ou même partager l’engouement d’une partie des citoyens pour des jeux sportifs, qui furent au départ une trêve de paix entre peuples et nations concurrentes. Même s’il faut bien reconnaître que cet idéal pacifiste est aujourd’hui largement déformé, et cela, au moins pour deux raisons majeures.
1/
Les milliards investis et rapportés par les JO en font un événement du capitalisme mondialisé plus qu’un concours entre sportifs. Les profits les plus colossaux ne sont d’ailleurs pas les salaires mirobolants et scandaleux de quelques champions. Qui aura le courage de publier les profits engrangés par les actionnaires des entreprises affairées à bouleverser les banlieues de l’Est parisien, transformant des quartiers autrefois populaires ou industriels en habitats Bobos après les Jeux.
2/
Ce qui fut autrefois facteur de paix, fut-elle temporaire, est devenu le miroir d’un monde rongé par l’inégalité entre les peuples, et l’occasion de proclamations nationalistes. Les propos indignes tenus il y a quelques temps par Anne Hidalgo, selon lesquels « les Russes ne seront pas les bienvenus pour les JO dans notre ville de Paris » le démontrent malheureusement !
Plus grave encore est le nettoyage systématique des quartiers urbains qui doivent accueillir les JO de tous ceux qui font tache, parce qu’ils sont pauvres, sans logis, sans papiers, sans ressources, etc…
C’est ainsi que depuis des mois on « dégage » les squats, les SDF, les migrants, qui encombrent nos quais de Seine. Encore récemment ce sont près de 400 migrants qui avaient trouvé refuge dans un bâtiment désaffecté et inoccupé de Vitry.
Où iront-ils se réfugier ?
Dans quelles rues pour que touristes et bobos ne les voient pas ?
Nos élites moralisatrices n’en savent rien, et ils s’en moquent ! !
Nous rejoignons les ONG qui se sont indignées de cette hypocrisie :
Ce nettoyage social est une honte pour notre pays !
Il est bien dommage de le voir fleurir à l’occasion des JO, censément voués à l’amitié entre les peuples.
Parmi les médailles françaises de 2024, y aura-t-il une médaille de la Honte ?
Interdit aux pauvres !
Un discours pétainiste
En ce matin 18 avril, la longue diatribe d’Attal contre le manque d’autorité des parents et de l’école est bien dans la tonalité militariste de mise en caserne de la société française. Il n’est pas dit comme en 1942 que seront créés des « Chantiers de Jeunesse », mais l’état d’esprit y est, quand l’internat devient une prison punitive.
Et on ne l’a pas assez souligné, un dérapage verbal d’Attal est révélateur des sous-entendus racistes de nos dirigeants.
Parmi les idéologies « contraires à la République » selon lui qui pratiquent l’entrisme dans la jeunesse et qu’il faut donc éradiquer, Attal a désigné à plusieurs reprises non pas l’idéologie islamiste (c’est à dire le fanatisme intégriste qui a tué surtout des Musulmans), mais l’idéologie islamique, c’est à dire l’Islam, une religion censée être protégée par la laïcité à la française !