Le peuple kanak a droit à son autodétermination

Depuis quelques jours, suite au dégel du corps électoral voté par l’assemblée nationale, la Kanaky s’est embrasée. Ce n’est pas l’augmentation du nombre de forces de police présentes sur le territoire, ni l’instauration d’un couvre-feu sur l’archipel qui apaisera une situation rendue inévitable par le refus de la France de respecter le droit international selon lequel la Kanaky est un territoire à décoloniser.

En effet, la situation en Kanaky ne pourra être résolue que par la mise en place d’un vrai processus de décolonisation, que les accords de Nouméa signés en 1998 prévoyaient. Or, le pouvoir macroniste cherche à freiner à tout prix ce processus et montre qu’il cherche à recoloniser la Kanaky.

Ainsi, depuis une trentaine d’année, les gouvernements successifs organisent un apport massif de population extérieure, afin de modifier l’équilibre démographique en défaveur du peuple Kanak, désormais minoritaire sur son propre territoire. Le projet de réforme électorale et d’ouverture du droit de vote aux nouveaux arrivants que cherche à imposer la France avec ce projet de réforme électorale contre l’avis des autorités locales n’a pas d’autre ambition.
La pauvreté et le chômage des quartiers kanaks, directement impactés par la crise actuelle du nickel, dont le prix s’est effondré, ont entraîné des émeutes urbaines, comme en a connu la France métropolitaine. Les gendarmes ne guérissent pas les inégalités sociales.

La récente provocation de la Droite colonialiste est la cause directe des événements sanglants (déjà 5 morts, dont une majorité de kanaks). Darmanin et ses amis des médias organisent une future guerre civile, et mettent en cause l’Azerbaidjan , et derrière la Russie et la Chine, en reprenant les diatribes racistes qui avaient cours durant la guerre d’Algérie.

Car l’intérêt de la France pour la Kanaky n’a rien à voir avec un quelconque attachement affectif à ce territoire et à sa population mais répond aux intérêts économiques et géostratégiques de la France. 4e producteur mondial de nickel, minerai stratégique pour la production des produits numériques, la Kanaky dispose d’environ 7% des réserves mondiales. Par ailleurs, elle représente un enjeu géostratégique important pour la stratégie de déploiement géographique et militaire française. En effet, représentant 13% de la Zone Economique exclusive du pays, la Kanaky assure une grande partie de la présence militaire française de la zone pacifique (avec 1450 militaires stationnés sur 7500), qui est au coeur de la nouvelle stratégie "indo-pacifique" de la France, dans un contexte mondial où l’impérialisme des puissances occidentales est de plus en plus remis en question par les nouvelles puissances émergentes.

Notre première exigence est l’annulation de ce projet de cette loi qui ne doit pas être promulguée par le Président et des négociations avec TOUTES les organisations kanakes et ne pas les présenter comme des criminels au service de la Chine ou de la Russie.

Le 17 mai 2024