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Assange : Un jugement « pour du beurre »…résultat d’un rapport de force inversé
jeudi 27 juin 2024 par Viktor Dedaj/JP/BD
Après la surprise de la libération inattendue de Julian Assange, nous nous sommes tournés vers l’un de ses plus grands défenseurs en France, notre ami, Viktor Dedaj (le rédac chef du site « le Grand soir »).
Comment ?
Tout le monde a été pris de court, car au départ, cette opération devait être secrète. On aurait dû apprendre sa libération, alors qu’il était déjà en Australie. Mais, encore une fois des fuites ont permises de suivre la fin du calvaire Julian, heure par heure – son départ pour Bangkok, puis la location d’un jet privé pour rejoindre une base militaire US (et non pas de la CIA) où l’attend un tribunal fédéral américain à Saipan, dans les îles Mariannes du Nord (d’où ont décollés les avions qui ont lâché les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagazaki au Japon. Tout un symbole !).
La pantalonnade américaine fut de courte durée, Julian ayant juste plaidé coupable, non pas des 18 chefs d’accusation qui lui promettaient 175 ans de prison, mais il a plaidé coupable pour une affaire de conspiration visant à obtenir et à divulguer des informations sur la défense nationale américaine. Ce qui n’est pas du tout la même chose… Grâce à l’hypocrisie de la justice américaine, la vérité n’a pas été dite.
Pourquoi ?
Un faisceau de paramètres peuvent expliquer cette décision américaine.
Le dossier de l’accusation était complètement vide, aucune véritable preuve…
La justice anglaise avait déjà fait preuve de compréhension à l’égard de Julian et avait demandé expressément que lui soit confirmé l’application du Premier Amendement US. [1] Par un vulgaire attaché d’ambassade, il fut répondu que l’accusé « pourrait faire appel à cet amendement », ce qui n’était pas la réponse à la question.
La justice anglaise, malgré ce que l’on peut penser de sa soumission états-unienne, s’est sentie prise de haut. Et comme elle devait intervenir les 9 et 10 juillet prochain pour statuer sur l’extradition, les ricains ont certainement préféré anticiper une débâcle attendue.
Aux États-Unis la campagne pour les présidentielle bat son plein et la côte de Biden n’est pas excellente, d’autant que la pression que met la résistance palestinienne sur ces élections n’est pas anodine. Il lui fallait donc un coup d’éclat avant son débat avec Trump.
Les Palestiniens ont sauvé Assange. En résistant aux crimes de guerre d’aujourd’hui, en refusant d’être chassés de leurs terres malgré la cruauté des bombardements, en diffusant avec leurs téléphones les faits réels occultés par le système médiatique, et surtout avec tous ces journalistes palestiniens qui ont donné leur vie pour continuer à informer en sachant que Netanyahou est le plus grand serial killer de tous les temps contre la presse, ce sont eux qui ont changé le rapport de forces. (investig’action) |
De plus, au Congrès américain, une motion bipartisane faisait déjà état d’une certaine lassitude devant cette affaire qui les encombrait et demandait carrément l’abandon des charges pesant sur Julian Assange.
En Australie, l’un des meilleur allié de l’impérialisme américain commençait à prendre fait et cause pour son concitoyen. 75% du parlement a voté pour sa libération. Le Premier ministre australien Anthony Albanese, lui même, a appelé à mettre fin à l’emprisonnement de Julian Assange.
La valise commençait à devenir très lourde à porter.
Ce qui peut expliquer, the last but not the least, qu’une partie de l’État profond américain ait décidé d’en finir une fois pour toute. Et l’on sait qu’il excelle dans ce genre de magouille. Ce qui expliquerait, jusqu’à un certain point, le secret entourant cette affaire…
De plus, il faut savoir, qu’« un plaider coupable » ne rentre pas dans la jurisprudence américaine (Tous les lanceurs d’alerte aux US ont eu droit à cette pseudo-justice).
Conclusion par Bruno Drweski (ANC)
Assange libre, mais en plaidant coupable de divulgation de documents.
C’est un geste d’allégeance féodale qu’on a exigé de lui mais c’est une compromission définitive de la pseudo justice anglo-saxonne et de ses coutumes manœuvrières.
Le droit anglais, quoiqu’on pense des limites pour du droit romain appliqué en Europe et dans les pays musulmans depuis leurs origines, c’est le summum de l’inégalité et de l’hypocrisie.
Gagnent les manœuvriers contre les justes, les puissants contre les faibles.
C’est une justice de rois contre le et les peuples.
Même si le droit romain a ses lacunes il reste basé sur le principe de vérité dura lex sed lex.
Le droit anglais n’a que faire de la vérité. Tout se négocie en fonction du rapport de force.
Cela prouve en tous cas que ce dossier commençait à brûler leurs doigts et qu’il fallait qu’ils en finissent.
C’est donc déjà une victoire !
Et maintenant mettons la pression pour obtenir la libération de Georges Abdallah.
Les Mutins de Pangée
Retour sur les douze dernières années de persécution du journaliste le plus primé du XXe siècle avec Viktor Dedaj, un des meilleur spécialiste français de l’affaire Assange mais surtout un des ses plus tenaces soutien depuis le début.
[1] Il interdit au Congrès des États-Unis d’adopter des lois limitant la liberté de religion et d’expression, la liberté de la presse ou le droit à « s’assembler pacifiquement ».