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La véritable politique du RN cachée à ses électeurs
dimanche 8 septembre 2024 par Philippe Arnaud, AMD Tours
Hier matin, samedi 7 septembre, sur France Inter, à 8 h 20, j’ai écouté l’interview de Thomas Ménagé, député R.N. du Loiret. De sa prestation, je n’ai retenu qu’un passage, auquel la plupart des auditeurs n’auront sans doute pas prêté attention, mais qui est révélateur. Dans son interview, Ménagé a cité brusquement l’iFRAP. Que recouvre ce sigle ?
L’iFRAP signifie Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques publiques. Présenté ainsi, cela n’a l’air de rien mais il s’agit en réalité d’une officine ultralibérale, qui milite pour la privatisation la plus large possible de toutes les activités publiques, pour la dérèglementation, pour la concurrence à outrance. Cette officine estime que les riches ne sont jamais assez riches et que l’existence du SMIC et du RSA est un scandale. Cette officine est présidée et représentée par Agnès Verdier-Molinié.
Cette femme, invitée par tous les médias, et écoutée comme un oracle (à propos de tout et de rien), n’a pour tout bagage qu’un master en histoire contemporaine. Ce qui n’empêche pas les journalistes de lui parler sur un ton déférent, révérencieux, sans lui poser de questions gênantes. Un peu comme s’ils interviewaient un titulaire du pseudo "prix Nobel d’économie" (en réalité "Prix de la Banque de Suède en l’honneur d’Alfred Nobel").
C’est ce qui se passe, par exemple, avec Jean Tirole, le dernier lauréat français, dont les interviews sont des exemples de flagornerie et de servilité : on lui parle comme s’il avait découvert une 10e symphonie de Beethoven...
En quoi cette citation est-elle révélatrice ?
Elle l’est en ce que le R.N. dévoile ainsi ce qui est sa véritable référence en matière économique et sociale : à savoir l’ultralibéralisme des débuts du F.N., portée par le vieux Le Pen, et mis sous le boisseau pour raisons bassement électoralistes. On le voit bien lors des votes au Parlement européen ou au Parlement français, lorsque le R.N. vote systématiquement contre toutes les mesures sociales, et tout aussi systématiquement pour les mesures patronales.
Par exemple, pour que les bailleurs puissent continuer à louer, à n’importe quelle condition, des passoires thermiques.
Les ouvriers, petits employés, chômeurs, smicards, retraités à petites pensions, qui forment les gros bataillons du R.N. seraient sans doute surpris s’ils se penchaient de plus près sur les références (et les préférences) de leur parti favori...