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Lettre fraternelle a mon camarade Laurent Berger / Copie à Philippe Martinez, pour info, car il partage très certainement mon opinion...)
dimanche 12 février 2023 par Alain Chancogne (ANC)
" Mon cher Laurent
( tu m’autorises je pense le tutoiement et que je t’appelle par ton prénom vu que nous sommes unis et déterminés, dans une lutte sans merci, comme cela, selon moi, ne s’était pas vu depuis 1968...)
Lorsque tu évoques le bras de fer qui oppose la classe ouvrière face à ce gouvernement et au MEDEF concernant nos régimes de retraite, tu tiens beaucoup à rappeler au pouvoir que s’il n’écoute pas "la rue" il risque y avoir des "débordements".
Tu sais comme moi pourtant que c’est l’arrogance et le mépris de classe de l’adversaire qui a fait déborder le vase de la colère des travailleurs et de la jeunesse.
C’est pourquoi j’ai du mal à comprendre ce que tu entends par l’expression "durcir le mouvement" et tes appels à "mettre la France à l’arrêt"...le 7 mars.
Menace accompagnée de façon permanente, d’une façon de parler de la Grève et du besoin d’installer un dispositif de permanence de la lutte, un peu comme si cet outil décisif de la guerre des classes était, pour toi, une sorte de "patate chaude" qui te brûlerait la paume.
Tu vas peut-être me trouver un peu excessif ou radicalisé.
Pour ma part je préfère le langage clair qui consisterait à dire :
Nous sommes et nous resterons en lutte jusqu’au retrait de ce projet.
La classe ouvrière n’a pas l’intention de rythmer son combat en fonction de je ne sais quel calendrier du Parlement visant à tenter de vouloir faire croire à "l’opinion", et donc au-delà de l’expression à la classe ouvrière, que l’on peut amender, moraliser, adoucir des textes qui doivent finir à la poubelle.
Si pour reprendre un langage un peu curieux, il faut des "temps forts" lors d’un mouvement social de cette ampleur (c’est-à-dire pour certains médias, telle ou telle initiative nationale coordonnée par une inter syndicale)...cela ne saurait signifier qu’en dehors de ces dates, nous nous installions dans le temps faible !
Il n’appartient à personne, fût-il secrétaire général d’une organisation syndicale, de définir ce qui relèverait du souci de ne pas "paralyser l’activité du pays" avec des actions qui risqueraient de faire traiter le mouvement syndical de terroriste, preneur de d’otages, etc...
Avec mon camarade Martinez, même si nous avons quelques divergences mineurs nous sommes bien d’accord sur un point.
Sur chaque lieu de travail, au niveau de chaque profession, selon tel ou tel ou telle portion du territoire, où se mène le combat en permanence, ce sont ceux qui luttent, qui décident des formes les plus efficaces permettant d’accélérer la défaite de l’adversaire de classe.
Par exemple le fait que les cheminots ne soient pas en grève ces jours-ci pour prendre en compte le besoin de circuler pendant les vacances scolaires en utilisant le train, cela ne saurait empêcher, au contraire, que dans le maximum de lieu où cela sera possible des équipes militantes organisent la gratuité des péages.
Ce qui pourrait être apprécié des personnes circulant avec leur voiture en ces temps de prix des carburants battant tous les records pour cause de spéculation capitaliste qui n’a pas commencé avec la guerre en Ukraine et la tension sur les marchés de l’énergie.
Voila, un langage, mon cher Laurent qui démontrerait que tu n’as pas l’intention de simplement mettre la "France a l’arrêt" un jour par mois avec "entre deux arrêts" un appel à une circulation normale du train de l’exploitation maximale de la classe ouvrière...
Pas plus qu’en 68, nous ne demandons qu’on nous donne "l’ordre" de commencer tel jour a telle heure la fameuse "Grève Générale illimitée"...
Mais nous refusons aussi qu’une dizaine de directions nationales d’organisations nous définissent ce qui serait "responsable" et ce qui, par contre, serait porteur de risque de soit disant "chaos", voire susceptible d’effrayer une partie de la fameuse "opinion publique"...
Mais je sais que tu pourrais me répondre que tu partages mon opinion.
Parce que tu dois être tenu au courant de l’état d’esprit très majoritaire des travailleur et particulièrement dans la jeunesse concernant ce souci de ne laisser personne briser l’unité du monde du travail qui s’est réalisé sur un fond de détermination.
Les voies sans issues de ce qui serait compromission c’est-à-dire trahison, sont fermées.
Toi comme moi nous le mesurons...
Bien cordialement.
AC
Messages
1. Lettre fraternelle a mon camarade Laurent Berger / Copie à Philippe Martinez, pour info, car il partage très certainement mon opinion...)
13 février 2023, 12:38 - par Gérard Jugant
Une réserve sur ta lettre : pour moi Laurent Berger n’est pas un camarade. Fraternellement,
Gérard Jugant (ANC).