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L’armée israélienne tire sur une distribution alimentaire, faisant plus de 100 morts
vendredi 1er mars 2024 par Pierre Barbancey
Plus d’une centaine de personnes ont été tuées, et au moins 280 ont été blessées.
Les massacres se poursuivent. L’armée israélienne a tiré sur une foule qui s’agglutinait autour des quelques rares camions transportant de l’aide alimentaire. Plus d’une centaine de personnes auraient trouvé la mort.
Benyamin Netanyahou, son gouvernement d’extrême droite et son armée peuvent bien continuer à empêcher la presse internationale d’accéder à la bande de Gaza, les images nous parviennent quand même. Grâce notamment au courage des journalistes palestiniens. Des images terribles, des destructions et de morts. Comme celles que l’on peut voir sur des vidéos qui inondent depuis jeudi matin les réseaux sociaux. Des carrioles tirées par des ânes sur lesquelles sont entassés des cadavres de civils. Autour, les visages des survivants marquent l’effroi et l’incompréhension, la souffrance et la peur.
Une famine qui gagne tout le territoire. Sur ce qu’on appelait la rue Al-Rashid (une route de bord de mer réduite à l’état de piste boueuse par les chars et les bulldozers israéliens), ils étaient des centaines, peut-être même des milliers ce jeudi matin à attendre des camions d’aide humanitaire. Les quelques rares que les Israéliens laissent passer. Alors, tout le monde s’est précipité pour être certain de ne pas repartir les mains vides. Une incroyable cohue sous l’œil de l’armée de Netanyahou.
L’armée israélienne reconnaît que ses soldats ont tiré sur la foule
Et soudain, tout a basculé. Selon des témoins et le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, les militaires israéliens postés à proximité ont ouvert le feu sur la foule. Les autorités israéliennes le reconnaissent, évoquant, pour se justifier, des « tirs limités » par des soldats se sentant « menacés ». Les témoignages recueillis par l’AFP sont clairs.
« Nous étions dans la rue Al-Rachid, et soudain des chars nous ont pris d’assaut. Il y avait des colis remplis d’aide. Les gens, à cause du manque de nourriture et de farine, ont foncé pour les récupérer. C’était le chaos, il y avait des foules de gens, mais les forces d’occupation continuaient à nous tirer dessus, il y a eu tant de martyrs et de victimes », a déclaré un témoin qui a préféré ne pas révéler son identité. « Je suis l’un des blessés, j’étais dans la rue Al-Rachid. Nous étions debout pour obtenir de la nourriture pour nos enfants. (…) Mais nous avons payé cette aide de notre sang », a indiqué un autre Palestinien.
Les agences de l’ONU, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM), dénoncent désormais une famine qui gagne le territoire palestinien. La population en est réduite, ces derniers jours, à manger du fourrage animal ou à abattre des animaux de trait pour se nourrir.
Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, vient de reconnaître qu’Israël a tué 25 000 femmes et enfants palestiniens depuis le 7 octobre sur les 30 000 morts décomptés. La trêve annoncée comme possible pour lundi semble être remise en cause, selon Joe Biden.
Un arrêt immédiat et total de la guerre doit être imposé par le monde.
L’Humanité du 29 février 2024