Achevons de réaliser les idéaux de la victoire antifasciste  !

Le 8 mai 1945 à l’heure de Berlin et le 9 mai à l’heure de Moscou on célèbre en Europe la date de la victoire de l’armée rouge, des armées alliées et des résistants de tout le continent sur le fascisme, victoire obtenue dans l’attente de celle à venir sur le militarisme japonais.

En France, le 8 mai, c’est évidemment la date de la libération du pays de l’occupant nazi, une victoire acquise au prix de la vie de milliers de martyrs français et étrangers ayant combattu pour la liberté, les droits démocratiques et le progrès social. Alors même que les milieux réactionnaires se préparaient déjà, avec la participation d’anciens collaborateurs des occupants, à reprendre pied dans les colonies françaises d’Asie et qu’ils voulaient ignorer le rôle que les soldats issus des colonies avaient joué dans la victoire sur le fascisme. Cette ambiguïté allait éclater ce même 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, à l’occasion des fêtes de la victoire, lorsque le déploiement d’un drapeau algérien allait provoquer un massacre de masse, largement passé sous silence jusqu’à aujourd’hui encore.

L’Union pour la Reconstruction communiste, fidèle à son engagement démocratique, révolutionnaire, internationaliste, anticolonialiste et anti-impérialiste honore la mémoire des héroïques combattants et de toutes les victimes des répressions politiques et raciales de l’occupant nazi. Elle honore dans un même mouvement devant la mémoire des victimes de la répression coloniale qui a recommencé à s’exercer avec le massacre des soldats africains au camp de Thiaroye en décembre 1944, avant d’éclabousser de honte le drapeau de la libération le 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Jusqu’aujourd’hui, le peuple de France doit supporter les conséquences de la double face que son pays a pris au sortir de la nuit nazie, la face lumineuse d’un peuple capable de rassembler Français et immigrés pour lutter pour la victoire du pays héritier de ses plus belles traditions et la face sombre d’un pays entraîné par ses élites possédantes et les serviteurs des capitalistes vers la collaboration avec l’occupant et la domination coloniale. Ce passé divise toujours et c’est pourquoi la lutte du peuple français pour sa liberté reste encore totalement incomplète car un peuple d’un pays qui en opprime un autre ou qui ignore son histoire ne peut être vraiment libre et reste torturé par une guerre des mémoires instrumentalisée par les pouvoirs en place pour opposer ses enfants.

Après les défaites du colonialisme en Indochine, en Afrique du Nord comme en Algérie ou encore à Madagascar, certains journalistes français plus audacieux que d’autres ont nommé « fascisme extérieur  » la capacité des Etats capitalistes et impérialistes de pseudo « démocratie libérale » à reconnaître sur la scène intérieure des bribes de libertés démocratiques qui ne les empêchent pas d’exporter vers l’extérieur des politiques d’exploitation et de répression de type fasciste.

Aujourd’hui, le peuple de France doit à nouveau faire face à une campagne militariste qui lui invente des ennemis intérieurs et extérieurs devant lesquels il est censé devoir trembler dans le but de le soumettre aux intérêts de marchands de canons et de régressions sociales, de morts et de désolations.

Il est donc à nouveau temps de rappeler que les résistants français se sont battus pour des jours heureux, de paix, de bonheur, de fraternité internationaliste et de progrès social pour tous. Comme il est temps de reprendre et d’amplifier la lutte afin de les faire exister.

Et pour continuer à signer notre pétition pour la Paix :
Foutez-nous la paix