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« Celui qui ne vient pas samedi, je lui casse le cul »...(sic !)
vendredi 5 janvier 2024 par Charles Hoareau (ANC)
Voilà comment l’encadrement de PAMAR parlait au personnel avant que celui-ci n’exerce son droit de retrait face aux insultes, menaces et cris. Dans le cas précis de cette phrase, il s’agissait d’obliger les salariés à faire des heures supplémentaires...
Et cela dans un contexte où le travail s’effectuait de manière générale dans des conditions d’hygiène et sécurité qui méritent une enquête approfondie, ce que réclame le personnel de cette entreprise créée par le groupe de santé privée Ste Marguerite.
La direction de ce groupe, loin de désavouer les méthodes en cours, a écrit un courrier à l’inspection du travail dans lequel elle conteste la notion de conflit collectif. En gros tout irait bien dans le meilleur des mondes et les salariés se plaindraient pour rien...Devant ce déni de la réalité, les salariés ont écrit à la DRH du groupe la lettre ci-dessous et demandent la médiation de l’inspection du travail ainsi que la visite de l’entreprise...
Madame la DRH du groupe Ste Marguerite Madame, à la suite de votre échange avec l’inspecteur du travail, nous tenons à préciser les points suivants. Nous avons fait valoir notre droit de retrait pour des raisons que nous avons résumées le mercredi 20 décembre et que nous explicitons à nouveau aujourd’hui. Il y avait déjà un climat général de menaces, de cris et les insultes quotidiennes que les salariés subissaient de la part de l’encadrement dont voici quelques exemples : « Va faire le singe », « Ne parle pas dans ta langue » (à des salariés pendant leur pause), « celui qui ne vient pas samedi je lui casse le cul »... On précise que ces insultes venaient de la chef d’équipe et de la fille de la directrice...avec la caution de sa mère !! Par rapport à cette situation nous avons voulu écrire à l’inspection du travail et cela a rendu la direction encore plus agressive. Elle a fait le tour des salariés pour savoir qui avait signé la lettre, reprochant la signature en convoquant même certains d’entre nous. La situation a dégénéré et pendant 15 jours le climat s’est encore alourdi jusqu’au mardi 19 où, à la suite d’un différend entre un salarié et la chef d’équipe justement au sujet de la lettre et de ses signataires, le ton et les menaces sont encore montées et le jour même 3 personnes sont venues sur le parking à la demande de la chef, menacer de mort le personnel. C’est donc bien cet ensemble de choses qui nous a contraint à exercer notre droit de retrait et déposer plusieurs plaintes. Depuis, nous constatons que la direction, non seulement n’a pas désavoué les méthodes en cours mais pire les a justifiées en expliquant que c’est normal qu’une salariée dise à son mari de venir à l’entreprise si elle a un problème au travail. Il n’est pas nécessaire de vous rappeler que les menaces de mort, en réunion ce qui est une circonstance aggravante, sont un délit pénal et ne pas les dénoncer en général c’est se rendre complice, mais en plus si ça vient de l’employeur, c’est aussi une double faute, puisque celui-ci doit assurer la « protection matérielle et morale des salariés ». En toute logique la direction de PAMAR aurait dû prendre des mesures. Or il n’en est rien et dans l’état actuel des choses rien ne permet de penser que cette situation ne se reproduira pas quand on reprendra le travail. De fait permettre cela c’est légitimer la violence dans les rapports à l’entreprise Nous n’arrivons pas à discuter avec la direction, qui n’a jamais organisé de réunion du CSE depuis avril et avec qui nous n’avons aucun contact depuis le 26 décembre, rencontre à notre seule initiative. Nous demandons donc la médiation de l’inspection du travail. En tout état de cause nos plaintes pour menaces de mort et complicité demeurent et nous tenons à vous dire qu’elles sont étayées par des témoignages. A cela s’ajoutent d’autres questions sur les conditions d’hygiène et de sécurité qui motivent notre demande à l’inspection du travail qu’elle visite le site en compagnie de la déléguée du personnel. Nous sommes disponibles à tout moment pour cette réunion de médiation. Dans l’attente, nous prions d’agréer nos salutations respectueuses et l’assurance de notre détermination Les salariés en droit de retrait Copies : Inspection du travail UL CGT des quartiers Nord |
Dans l’attente, les salariés continuent leur action et sont présents tous les matins à la porte de l’entreprise pour voir passer une direction qui les ignore...