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Nouvelles des États Unis d’Amérique, de la démocratie présente et à venir
vendredi 22 novembre 2024 par Francis Arzalier (ANC)
La « démocratie » est en pleine floraison aux États Unis, si l’on en croit les médias français,
qui ne font que répéter la doxa libérale selon Macron et ses amis du CAC40. Car les citoyens y ont voté pour choisir le futur patron de la première puissance mondiale.
La réalité est toute autre.
D’abord, parce que le système électoral adopté par les États Unis qui se proclamèrent indépendants de la férule britannique il y a deux siècles et demi n’avaient nullement l’intention d’être représentatifs de tous les citoyens, notamment des plus pauvres qu’étaient les esclaves déportés d’Afrique, et pas davantage des immigrants misérables chassés d’Europe par la faim et les persécutions.
Depuis la création des USA, le Président, dont l’autorité est d’inspiration monarchique comme le voulurent les « Pères-fondateurs », n’est pas obligatoirement choisi par- plus de la moitié des électeurs-citoyens, puisque le candidat majoritaire dans chacun des États y obtient la totalité des « grands électeurs », qui, rassemblés, choisissent le potentat de la Maison Blanche.
En fait, dans tous les pays capitalistes-impérialistes, y compris la France, dont l’économie est structurée par de grandes sociétés privées, ce contrôle du capital donne la capacité à la grande bourgeoisie possédante et dirigeante de modeler l’opinion grâce aux médias, de contrôler les partis politiques grâce au carriérisme électoral, et finalement, d’exercer les pouvoirs politiques, locaux ou nationaux.
Bien sûr, toutes les sociétés capitalistes et ultra-libérales occidentales, structurées par des inégalités sociales croissantes, et des Pouvoirs d’États qui glissent à l’autoritarisme en dépit de consultations électorales périodiques plus ou moins truquées, ne sont que la caricature du concept de « Démocratie » ( le pouvoir exercé par le peuple, selon la Grèce antique qui l’inventa, et ne sut guère se l’appliquer, puisqu’elle pratiquait l’esclavage ). Il reste que ce concept, dont l’histoire offre peu de réalités accomplies, demeure un objectif, un idéal politique et économique ,
partagé par tous ceux qui aspirent à l’égalité entre les humains et les peuples.
Le peuple étatsunien révélé par ses élections présidentielles
Les États Unis, leader du monde occidental depuis plus d’un siècle, sont l’exemple le plus évident de cette distorsion conceptuelle, version contemporaine du discours de « Guerre Froide « qui divisa l’Univers en « Monde Libre « parce que régi par le Capitalisme, ses règles et ses dogmes, face à un « Empire du Mal » qui le menace parce qu’il aspire à la véritable Démocratie politique et sociale, c’est à dire à l’égalité réelle entre les citoyens et entre les Nations.
Les élections périodiques, aux USA comme ailleurs, ne sont aucunement une preuve de Démocratie, mais elles sont le révélateur évident des courants de pensée qui parcourent l’opinion.
Encore faut-il bien les interpréter, au-delà des simplifications intéressées de nos « experts » télévisés, qui nous ont abreuvé durant des mois de l’opposition ridicule et simpliste entre une candidate « démocrate » Kamela Harris, présentée comme « de Gauche, parce que femme et Noire, et un « Républicain » Trump, présenté comme d’extrême-droite, sinon fasciste.
Il est vrai que durant cette campagne le déchaînement des injures médiatisées et des délires racistes promus en slogans électoraux a envahi le débat entre les candidats : c’était inévitable, tant les programmes proposés par eux étaient confus, et proches l’un de l’autre, notamment sur le plan de la politique internationale.
Le choix des électeurs était sur ce point crucial, limité à deux options aussi néfastes l’une que l’autre pour le reste de l’humanité :
« Voulez-vous que la Troisième Guerre Mondiale débute au Moyen-Orient, aux côtés de nos supplétifs colons israéliens, ou en Ukraine contre ces salauds de Russes en compagnie des Nationalistes xénophobes de Kiiv ?
Ou si ce choix vous indiffère, au large de Taïwan et de Séoul contre cette Chine qu’il faudra bien éradiquer un de ces jours, pour maintenir la prééminence des USA ??? »
Bien sûr, dans nos « vieilles démocraties », comme le disent nos « experts médiatiques », qui sont surtout depuis des siècles des puissances coloniales et impérialistes, les promesses des candidats (ainsi « la guerre en Ukraine terminée en un seul jour » de Trump) ne sont destInées qu’à capter un électorat particulier, et les pratiques des dirigeants une fois élus seront parfois toute autres.
Il n’en reste pas moins que le vote de millions de citoyens, états-uniens ou pas, est plein d’enseignements, et parfois de promesses pour le futur si les minorités militantes sont capables de les analyser, et plus encore de les développer.
Analyse d’un scrutin pas comme les autres
Tous les observateurs sérieux ont pu remarquer à quel point les sondages préalables étaient faux : ils annonçaient un résultat très indécis, alors que Trump l’a emporté de plus de 4 millions de suffrages, et dans 80 pour cent des États de l’Union. Une erreur qu’on ne saurait attribuer à l’incapacité scientifique des instituts de prévision US, les plus anciens et les plus performants en la matière, même aggravée par les médias français particulièrement obtus sur le sujet. Notamment quand nos télévisions nous ont servi durant des mois la fable selon laquelle s’affrontaient deux électorats, l’un d’extrême-droite trumpiste, et l’autre « Démocrate », prétendant défendre la paix, l’égalité entre citoyens, etc…
Certes, le démagogue Trump a su multiplier les outrances racistes pour attirer à lui cette mouvance xénophobe, qui est bien réelle dans cette nation marquée par son passé de colonisation exterminatrice et d’esclavage, mais elle est minoritaire.
En fait, c’est d’abord la candidate Harris qui n’a pas obtenu les suffrages de quelques millions d’électeurs habituels du Parti Démocrate, ouvriers et chômeurs atteints de plein fouet par les fermetures d’entreprises et la pauvreté croissante, et de tous ceux, musulmans, latinos, noirs, furieux de constater que la candidate Harris ne condamnait pas la politique guerrière de massacres sionistes en Palestine et affirmait toujours soutenir les troupes israéliennes. Car depuis des mois s’exprimait, notamment dans les campus universitaires, un fort sentiment de solidarité avec le peuple palestinien.
Et ce sont finalement quelques millions de citoyens désireux de reconquête industrielle, de plus de protection sociale (notamment en matière de santé), et de stopper les interventions militaires en Europe et au moyen Orient qui se sont, faute d’autre issue, portés sur le vote Trump, lui assurant la victoire la plus nette depuis 20 ans aux Présidentielles étatsuniennes.
Ce qui, on en conviendra, n’a rien d’un vote d’extrême-droite, mais au contraire laisse espérer le développement ultérieur possible d’un large mouvement populaire « isolationniste », pacifiste, opposé aux ingérences des USA dans le monde, comme ce fut le cas il y a un demi-siècle contre la guerre du Vietnam.
Car cette possibilité est bien la seule issue que nous devons espérer, face à la marche à l’abîme nucléaire actuelle, qu’un Biden vient encore d’aggraver avant de s’effacer de l’histoire, en incitant les Nationalistes Ukrainiens à bombarder la Russie profonde avec les armes fournies par Washington.
Évidemment, rien ne permet d’espérer que le Président Trump tiendra ses promesses d’éteindre l’incendie européen, sauf s’il s’y sent contraint par un puissant mouvement pacifiste aux USA, et dans le reste du monde.
Car, Démocrates ou Républicains, ce sont toujours les tenants de l’Impérialisme qui gouvernent à Washington, avec l’approbation de nos gouvernants Européens, comme le montre la récente et irresponsable sortie de Macron : prêt à n’importe quelle provocation pour tenter de retrouver une écoute internationale, il n’a rien trouvé de mieux que des insultes contre la Russie qui venait de se faire bombarder par les bombes étatsuniennes expédiées d’Ukraine.
Ce qui prouve, s’il le fallait, à quel point l’opposition populaire en France est encore insuffisante, comme aux USA.
Il nous incombe de la faire grandir dans une opinion anesthésiée par le harcèlement médiatique.
À convaincre du danger de guerre impérialiste généralisée.
Les militants communistes de France, notamment ceux de l’URC, devront en s’unissant avec toutes les organisations opposées à l’Impérialisme, susciter une exigence de Paix, capable d’imposer à nos dirigeants la cessation de toute livraison d’armes, de toute aide financière et politique aux bellicistes criminels qui ravagent la Palestine, et refusent de négocier la paix, sur la base de l’autodétermination des populations, au Donbass, en Cisjordanie et à Gaza.
Ce sera une lourde tâche, car nos bourgeoisies possédantes et dirigeantes, et leurs porte-paroles, médias et politiciens, sont tout aussi persuadés que Biden, Trump ou Kamela Harris, que la guerre est la seule façon de sauvegarder la domination ébranlée de l’Impérialisme occidental.
Mais c’est la seule issue pour garantir la paix !