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Une foule immense fait ses adieux au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah : « Du jamais vu..."

lundi 24 février 2025 par Michel Collon/Viktor Dedaj/The Cradle

Beyrouth, le dimanche 23 février 2025.

C’est impressionnant de voir tous ces gens, religieux ou non. En arrivant, une dame m’a dit : "Moi, je ne suis pas religieuse, mais Hassan Nasrallah était un homme exceptionnel pour réunir absolument tout le Liban et pour réunir l’humanité en fait parce que le monde est en train de nous ramener terriblement en arrière. Langage de la violence, la guerre du mensonge, il faut une résistance.
C’est pour cela que je suis venue spécialement pour cet hommage".

Ici, on voit la force du monde. Elle n’est plus aux États-unis, elle n’est plus en Europe, elle est ici où les gens disent "Il faut autre chose".


Des habitudes à perdre

Liban : immense foule aux funérailles de Hassan Nasrallah. Stade bondé, rues adjacentes noires de monde. La presse occidentale concède « des dizaines de milliers ». Plutôt des centaines de milliers, mais passons, on a l’habitude. Des avions de combat israéliens ont survolé à deux reprises la foule dans un geste d’intimidation plutôt pathétique.

Venues des quatre coins du monde, des personnalités sont présentes, mais vous n’en saurez rien car, là aussi, en matière de « non information », c’est devenu une habitude.

Pour ceux qui émettraient des réserves sur le personnage, je vous aurais bien orienté vers un site qui traduit régulièrement, entre autres, les discours de Nasrallah. Mais ce serait inutile car vous obtiendrez un message du ministère de l’Intérieur français qui vous informe que l’accès au site est bloqué. Pour les raisons que vous pouvez imaginer, mais passons, on commence à avoir l’habitude.

La première fois que j’ai lu une de ses interventions, et une fois passées les inévitables invocations d’ordre religieuses, j’ai été surpris par la modération de ses propos et leur intelligence politique (à défaut d’un meilleur terme). Pas de prosélytisme, pas d’envolées lyriques interminables, mais des comptes-rendus assez exhaustifs à la population de la situation et des options offertes. Et une grande rigueur. Je l’ai même comparé à un « Fidel Castro » du Moyen-Orient, comparaison que je m’aventure à faire très rarement, pour ne pas dire jamais. Bref, à peu près le contraire du portrait qu’on en dressait chez nous. Là aussi, j’avais pris la mauvaise habitude de les croire sur parole.

Je me suis demandé du coup pour quelles raisons son organisation était qualifiée de terroriste par une poignée de pays impérialistes (mais pas au Liban) et… je n’ai rien trouvé de concluant. La seule explication semble être « parce que ». Hum. Un peu léger. Mais on a l’habitude, non ?

À l’inverse, les dirigeants israéliens et Israël cochent toutes les cases pour recevoir la même qualification. Pour ces derniers, il y a tellement de cases à cocher qu’il faudrait en rajouter pour obtenir un questionnaire complet. Bref, et vous l’aurez deviné, on a l’habitude.

Je pense au personnage qui « dirige » actuellement la Syrie. Décapiteur et fou de Dieu. Avant hier encore, le département de Justice US offrait une prime de $10 millions pour toute information sur sa localisation. L’offre a récemment été retirée, sans explication. Il a même été reçu à l’Élysée, le mec. Pas très rancuniers les représentants du monde civilisé. En tous cas moins qu’avec, je ne sais pas, Georges Ibrahim Abdallah, par exemple.

Mais bon, le deux-poids deux-mesures, les indignations à géométrie variable, on a, hum… je cherche le mot… ah oui : l’habitude.


Une foule immense fait ses adieux au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah

Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale libanaise le 23 février pour assister aux funérailles du défunt secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et de son successeur de courte durée, Hashem Safieddine.

Les participants ont commencé à affluer au stade Camille Chamoun de Beyrouth dès les premières heures de dimanche. Selon les estimations locales, environ 1,4 million de personnes, dont des visiteurs de près de 80 pays, se sont rassemblées pour rendre hommage aux dirigeants de la Résistance libanaise tués par Israël.

“Aujourd’hui, nous rendons hommage à un leader historique exceptionnel, une figure nationale, arabe et islamique, devenue un symbole de liberté pour les peuples opprimés du monde entier”, a déclaré le secrétaire général du Hezbollah, Naim Qassem, devant la foule immense, ajoutant que “la foule présente aujourd’hui est l’expression d’une loyauté sans précédent dans l’histoire du Liban.

“Sayyed Hassan s’est engagé sans relâche dans la résistance, en particulier en Palestine et à Jérusalem, et il a joué un rôle crucial dans ce combat, au point d’y sacrifier sa vie... Nous honorerons son héritage, poursuivrons sur cette voie et respecterons sa volonté”, a souligné Naim Qassem.

Le dirigeant du Hezbollah a également déclaré qu’Israël “ne peut plus maintenir son occupation et son agression”, soulignant que la Résistance “entre dans une nouvelle phase, qui exige de nouveaux moyens, de nouvelles stratégies et de nouvelles approches”.

Alors que les dépouilles de Nasrallah et de Safieddine étaient conduites dans le stade, des avions de combat israéliens ont survolé Beyrouth à basse altitude, provoquant des chants de défi tels que “À votre service, Nasrallah” et “Mort à Israël”.

“Nos avions de combat survolant les funérailles de Nasrallah envoient un message : ceux qui menacent de nous détruire signent leur arrêt de mort”, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, aux médias hébreux.

Les avions de combat israéliens ont également bombardé le sud et l’est du Liban.

Malgré les provocations israéliennes, les funérailles de Nasrallah se sont déroulées sans incident. Après la cérémonie, la foule a suivi les deux cercueils jusqu’au lieu de l’inhumation.

Des responsables de toute l’Asie occidentale, dont le président du Parlement iranien Mohammad Bagher Qalibaf et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, ont participé aux événements de dimanche.

“Les funérailles solennelles d’aujourd’hui réaffirment au monde entier la vitalité de la résistance et du Hezbollah, la fidélité de ce peuple à ses valeurs et sa détermination à poursuivre sur la voie de la résistance”, a déclaré Abbas Araghchi à son arrivée à Beyrouth plus tôt dans la journée.

“Que l’ennemi sache que la résistance contre l’usurpation, l’oppression et l’arrogance ne prendra jamais fin et se poursuivra jusqu’à ce que le but ultime soit atteint, par la volonté de Dieu”, a déclaré dimanche le guide suprême iranien Ali Khamenei, décrivant Nasrallah comme le principal commandant de la résistance dans la région, affirmant qu’il se trouve désormais “au zénith de l’honneur”.

Le mouvement de résistance palestinien du Hamas a également publié une déclaration à l’occasion des funérailles de Nasrallah, rappelant :

“les prises de position héroïques et honorables du martyr Sayyed Hassan Nasrallah, son adhésion ferme et de principe à la cause palestinienne et son insistance à former un front de soutien avec notre peuple dans la bande de Gaza.

“Nous affirmons que les crimes de l’occupation sioniste et ses lâches assassinats de chefs de la Résistance en Palestine, au Liban et partout ailleurs ne mettront pas un terme à notre noble cause, et ne feront que renforcer notre détermination à poursuivre le combat de nos chefs martyrs”, ajoute la déclaration.

Nasrallah a été assassiné le 27 septembre lors d’une frappe aérienne israélienne alors qu’il rencontrait des commandants du Hezbollah dans un bunker de la banlieue sud de Beyrouth. Des avions de combat israéliens ont largué plus de 80 tonnes de bombes anti-bunker sur le site, provoquant une gigantesque explosion qui a été entendue dans toute la capitale libanaise.

Né en 1960 dans une famille musulmane chiite d’un quartier pauvre de l’est de Beyrouth, Nasrallah a brièvement rejoint le mouvement Amal dans sa jeunesse, inspiré par son leader Sayyed Musa Sadr.

Fin 1976, Nasrallah s’est rendu à Nadjaf, en Irak, pour étudier au séminaire religieux de la ville. Il y a rencontré l’érudit libanais Abbas Mussawi. Après la répression baasiste de 1978 contre les musulmans chiites, Nasrallah et Mussawi sont retournés au Liban, où il a poursuivi ses études.

M. Nasrallah est devenu chef du conseil exécutif du Hezbollah et membre de son conseil de la choura en 1985. Sept ans plus tard, Mussawi, alors secrétaire général du Hezbollah, a été assassiné avec sa femme et leur enfant lors d’une frappe aérienne israélienne.

Selon le général iranien Hossein Hamedani, au lendemain de l’assassinat du commandant des Forces Qods, Qassem Soleimani, par les États-Unis en 2020, Téhéran a chargé Hassan Nasrallah du rassemblement de ses alliés armés en Irak. Il a également supervisé la politique générale de l’Axe de la résistance pendant la guerre en Syrie, soutenue par les États-Unis.

“Je le dis clairement, quels que soient les sacrifices, quelles que soient les conséquences, quelles que soient les opportunités, quelles que soient les perspectives d’avenir de la région, la Résistance au Liban continuera à soutenir et à se tenir aux côtés du peuple de Gaza, de Cisjordanie et des opprimés de cette terre sacrée”, a déclaré Nasrallah dans son dernier discours public avant sa mort.

*Source : The Cradle

Traduction : Spirit Of Free Speech

   

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