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Trump a-t-il changé la réalité mondiale ?
vendredi 4 avril 2025 par Francis Arzalier (URC)

L’arrivée de Trump au pouvoir d’État à Washington a fortement infléchie les confrontations géopolitiques, et les débats sur ces sujets, au point semble-t-il de déboussoler certains jusque dans les rangs anti-impérialistes. Il est donc bon de repréciser quelques fondamentaux de la vulgate marxiste depuis le début du XXème siècle, en regard des événements actuels.
D’abord que cette arrivée tonitruante à la Maison Blanche ne change strictement rien à la nature prédatrice des mécanismes impérialistes, tels qu’analysés par Lénine et bien d’autres ensuite, de Gramsci à Castro et Mao : une fonction inhérente aux pays structurés par le Capitalisme, dont les responsables sont toujours en quête de profits, et donc de zones assujetties dont on pourra exploiter les richesses et les hommes. Et pour ce faire, pour imposer ces sujétions aux peuples concernés, tout pays impérialiste utilise son État, ses pouvoirs de coercition, diplomatiques, financiers, humains et militaires, et cela depuis des siècles, sous les formes diverses de conquête coloniale, camouflée dès 1960 en discours hypocrites qui ne gênent en rien l’exploitation des richesses d’autrui.
L’impérialismes et les USA
Dans ce monde où les relations internationales sont structurées par l’Impérialisme depuis l’expansion du Capitalisme il y a trois siècles, celui des États Unis d’Amérique est devenu le plus fort, grâce à sa croissance industrielle et financière, mais surtout grâce aux deux Guerres Mondiales successives, qui n’ont pas eu lieu sur leur territoire, alors qu’elles ont ensanglanté et largement détruit les puissances européennes autrefois dominantes.
Dès 1918, les USA se pensaient les maîtres du monde et se conduisaient comme tels, surtout après la « divine surprise » que constitua pour eux l’effondrement de l’URSS en 1990. Et ce leadership mondial de l’Impérialisme États-unien, incarné par les titulaires successifs de la Maison Blanche, repoussait au deuxième rang les autres pays impérialistes, les anciennes métropoles coloniales ouest européennes, France, Royaume-Uni, Allemagne, etc., relégués depuis 1950 dans le rôle de subordonnés, de serviteurs Otaniens des USA.
En 2025, l’Impérialisme États-unien se veut toujours le gendarme du monde, ce fut d’ailleurs un des thèmes favoris de la campagne électorale des Républicains US (« Make América Great Again »), même si l’écrasante croissance chinoise lui laisse entrevoir que c’est faux, et si le reste du globe en profite pour refuser la suprématie du dollar, y compris ses fidèles seconds comme l’Arabie Saoudite et l’ensemble du « Sud global » trop longtemps pillé.
De quoi Trump est il le nom ?
Trump n’est que le visage actuel de cet Impérialisme Étatsunien centenaire, avec simplement sa personnalité spécifique.
Évitons de le qualifier d’irrationnel comme le bêlent nos médias télévisés.
Quand il clame ses volontés de tirer profit des métaux rares Ukrainiens, du Groenland ou de contrôler les profits du canal de Panama, il ne fait qu’énoncer brutalement et sans cachotterie les objectifs qui furent ceux de l’Impérialisme des USA depuis plus d’un siècle.
Quand il sème le racisme en faisant des migrants les responsables-boucs émissaires des difficultés de millions d’Étatsuniens pauvres, que fait-il d’autre que nos politiciens-démagogues Darmanin, Retailleau ou Bardella ?
Quand il protège de tarifs douaniers son pays envahi de produits importés à bas prix qui l’ont en partie désindustrialisé, il ne fait que répondre aux désirs de son électorat ouvriers et salarié, ce qu’aurait dû faire notre pays au lieu de laisser nos capitalistes délocaliser leurs usines textiles ou métallurgiques.
Quand il veut imposer aux fantoches bellicistes Ukrainiens une cessation des combats qui ont déjà amené un demi-million de morts russes et ukrainiens selon les estimations plausibles de services secrets britanniques, il ne fait que répondre aux vœux de millions de ses électeurs volontiers « isolationnistes », c’est à dire hostiles aux interventions extérieures, ce qu’on ne peut qu’approuver si l’on a un brin de bon sens.
Cela dit, « l’isolationnisme » étatsunien n’est pas de l’anti-impérialisme. Cela n’empêchera pas Trump et son électorat, qui sont tout autre chose que pacifiste, de préparer activement la guerre au Moyen-Orient et en Extrême-Orient contre ses ennemis désignés l’Iran et la Chine, par le biais de ses instruments bellicistes Israéliens et Taiwanais, et avec si nécessaire la peau de leurs soldats plutôt que des Boys US.
Les impérialismes européens sont bien réels !
L’Impérialisme n’est pas qu’un phénomène états-unien, même s’il agit dans le monde entier. Il ne pourrait d’ailleurs y parvenir s’il n’était accompagné, aidé concrètement par une nébuleuse d’alliés, ceux qui notamment l’ont appuyé en finançant les armes pour l’essentiel fabriquées aux USA données aux Nationalistes de Kiiv pour leur guerre contre le concurrent russe. On a cité plus haut le rôle essentiel de ces prédateurs régionaux que sont l’État sioniste d’Israël, ou celui nationaliste de Kiiv contre la Russie, ou de Taïwan contre la Chine : ils n’existent que par le soutien financier et militaire de Washington, et la nocivité des autres comparses régionaux de l’Impérialisme, Turcs, Saoudiens, Marocain, ou Rwandais, etc., n’est pas moindre, chacun dans sa zone d’influence.
L’Impérialisme depuis ses débuts a toujours fonctionné ainsi, en combinant alliances pour l’asservissement des peuples et le pillage de leurs richesses, et la concurrence entre puissances impérialistes, qui ont pu aller jusqu’à la guerre mondiale en 1914 et 1939, et pourraient y recourir encore. L’année 2025, si l’on en croit les diatribes de nos médias, voit refleurir du fait de Trump de nouvelles tensions inter-impérialistes, notamment au travers de la « guerre douanière « , en attente, pourquoi pas, d’un conflit armé.
Ce qui a permis aux politiciens de l’union Européenne, à commencer par Van Der Leyen et un Macron se rêvant Chef de guerre, de prôner la mobilisation des peuples contre le danger russe après le lâchage de Trump. Ils le font d’ailleurs sur le modèle ancien de 1914 avec la complicité des chefs de la Social-Démocratie en Europe, le premier Ministre travailliste britannique, et le dirigeant Socialiste berlinois Scholz, qui a déjà enclenché durant son passage au pouvoir, la conversion au militarisme d’une Allemagne démilitarisée depuis 1945.
Avec l’approbation enthousiaste en France aussi du « Socialiste » Gluksman et de la Verte Sandrine Rousseau, deux fleurons de la Social-Démocratie belliciste française. Avec une constante répétition de la menace russe par les médias de grande écoute, à tel point qu’en ce début avril un maire du sud de la France a fait voter par sa majorité municipale une contribution obligatoire de chaque citoyen à la fabrication d’armes de guerre !
Réarmement ou abrutissement des citoyens surexploités ?
Ne nous leurrons pas : ces invraisemblables emballements irrationnels, et en France d’abord, n’ont rien à voir avec la venue de Trump en Maison Blanche. L’objectif de reconversion en économie de guerre, dessiné par Macron et reprise par tous les tenants, mâles et femelles, de la Bourgeoisie possédantes et dirigeante, n’a qu’un objectif :
Affaiblir encore un peu plus les réactions populaires contre la démolition des services publics, de santé, de l’énergie, de la Poste, etc., au profit des dépenses militaires, et des capitalistes qui les gobent.
Faut-il rappeler que notre pays a déjà été dépouillé de la majorité de ses capacités de production de biens de consommation quotidiennes, par les délocalisations, alors que les seules industries de mort se portent bien, dans une France grand exportateur d’armes ?
Tous ces millions de « GUEUX » français, déjà contraints par leur pauvreté à ne pouvoir remplacer leur vieille voiture, qui sont maintenant interdites dans les Beaux Quartiers urbains pour ne pas polluer les privilégiés qui ont les moyens d’y vivre, sont sommés par Macron et ses porte-voix de financer la guerre prévisible, et d’aller y mourir bientôt, aux applaudissements énamourés de nos « maîtres à penser », porte-paroles de la Bourgeoisie possédante, qu’elle se réclame de la Droite, de la « Gauche « ou du « Centre ».
Et Pour commencer signons la pétition « Foutez-nous la paix » : https://ancommunistes.fr/ecrire/?exec=article_edit&id_article=7660#