La CGT des dockers de Fos ouvre une brèche contre la guerre

Le syndicat CGT des dockers n’a pas eu besoin de beaucoup d’explication, ni de beaucoup de temps pour agir. Immédiatement il a écrit à la direction du port pour dire en substance : « on vous l’a déjà dit, on ne travaillera pas un bateau qui transporte ou aide au transport d’armes ».
La direction qui sait à qui elle a affaire, répondit sans tarder elle non plus « on vous assure que le NEXOE (le bateau en question NDLR) ne transporte pas d’armes ».
Et pour faire bonne mesure dans la foulée c’est l’armateur lui-même qui donnait des garanties vérifiables. Dont acte mais cela n’empêche pas la vigilance bien sûr et on peut compter sur celle des dockers affectés à la manutention de ce bateau.

Le bateau devait arriver le 12, puis il a été retardé à cette cette nuit. Le message du syndicat est bien passé « décharger des bateaux pour la vie oui, pas pour la guerre ».

Bien sûr cela n’empêche pas que les bateaux, celui-là ou d’autres, voudront continuer leur commerce guerrier avec l’état sioniste mais le message est clair, la guerre ne passe pas par le port de Marseille Fos.

Que feront les marchands d’armes dans le futur ?
Auront-ils compris la leçon ou tenteront-ils une nouvelle opération ?
Rien n’est moins sûr. Eviteront-ils désormais systématiquement Marseille ?
On verra bien mais imaginons que demain les dockers de Valence, Tanger ou autre port méditerranéen suivent l’exemple des dockers du golfe de Fos : ce serait un sacré caillou dans la chaussure des génocidaires.
En tout cas la voie de l’exemple à suivre est tracée.

Merci au syndicat CGT des dockers de Fos.

La moindre des choses aurait d’ailleurs été que les politiques aient ce mot de remerciement et de salut au syndicat au lieu d’avoir des écrits, souvent faux en partie, et dont on peut se demander si le but n’est pas de s’attribuer le mérite d’autres. Comme le dit Olivier Mateu, le secrétaire général de l’UD CGT 13,
« ce dont les Palestiniens ont besoin, comme les travailleurs de France, c’est d’un camp du progrès uni et à l’offensive contre les guerres que mène le capital, contre les peuples et les classes ouvrières du monde entier ».

Reste maintenant la question du boycott d’Israël lui-même, état faut-il le rappeler dont un pourcentage non négligeable de son commerce se fait avec la France. Il est d’ailleurs à noter que ce commerce est en baisse depuis 2023 comme l’indique le site du gouvernement Trésor et économie baisse due « au contexte géopolitique instable et à la guerre au Proche Orient ».
Comme quoi la guerre n’est pas bonne pour les affaires civiles et si c’est ce gouvernement qui le dit....

Bien sûr l’URC qui est dans BDS est favorable à un boycott total de l’état génocidaire.
Pour ce faire, à l’instar de ce que le PCF et la CGT d’alors prônaient contre l’Afrique du Sud de l’apartheid, il faudrait que le camp qui se dit progressiste, dans sa totalité et avec détermination, se batte pour et soutienne le combat de BDS.
C’est loin d’être le cas aujourd’hui et on ne peut pas faire reposer sur quelques centaines de travailleurs la responsabilité de ce combat national.

C’est pourtant bien plus efficace que des courriers péremptoires envoyés publiquement et non suivis d’actes concrets au risque d’apparaître comme des déclarations politiciennes en trompe l’œil en lieu et place d’action concertée avec les travailleurs de ce pays au premier rang desquels se situent les portuaires