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Le sentiment antifrançais n’a pas attendu Poutine ou Prigojine pour voir le jour en Afrique.
mercredi 2 août 2023 par Jean Penichon
Je suis tout à fait d’accord avec cette assertion en Une du Figaro. La fuite des français du Niger est encore une fois la preuve que la « Françafric » a du plomb dans l’aile.
Comme en Centrafrique, au Burkina Faso ou au Mali, c’est le préambule à un départ des troupes : un échec pour Emmanuel Macron, qui prétendait réinventer le lien avec l’Afrique. Car Paris perdra ainsi son principal point d’appui dans sa lutte manipulatoire envers les groupes « terroristes » au Sahel. Cela portera probablement le coup de grâce à son influence sur le continent africain. On ne peut plus l’exclure.
Le dégagisme antifrançais se répand comme une traînée de poudre en Afrique : le drapeau tricolore brûle déjà au Sénégal.
« Notre pays fut plongée dans une spirale infernale à partir de sa catastrophique intervention militaire en Libye de 2011 - la plus grave erreur de politique étrangère de toute la Ve République. Sur le tard, la France s’était mise à la politique de changement de régime, venue des néoconservateurs américains. En détruisant le régime de Kadhafi, sans solution de remplacement, la France a plongé la Libye dans un chaos dont elle n’est toujours pas sortie. Qui plus est, les armes de l’ex-dictateur furent pillées, puis répandues à travers l’ensemble du Sahel, où elles déstabilisèrent bientôt ces pays amis de la France qu’étaient le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger. »(RG/Le Figaro)
Quoi qu’elle fasse, la France est désormais le bouc émissaire des dérives antidémocratiques et des échecs des élites africaines qu’elle y a installé. La « démocratie avariée », promue par Paris, est honnie par une rue africaine qui applaudit les coups d’État. Les peuples ne supportent plus la relation postcoloniale qui fut instaurée dès le lendemain des « pseudo » indépendances.
La France est donc chassée en même temps que les dirigeants corrompus qu’elle a fait élire.
L’hostilité grandissante envers Paris est, sans aucun doute, nourrie par la propagande russe, alors que le Kremlin est à la manœuvre pour chasser la France de son ancien pré carré et y prendre sa place. Mais comme l’écrit Patrick Saint-Paul « le sentiment antifrançais n’a pas attendu Poutine ou Prigojine pour voir le jour en Afrique. »
On l’a vu en Côte d’Ivoire, dès 2001, lorsque les « Patriotes » avaient ouvert la chasse aux Français dans les rues d’Abidjan.
« On nous dit que Paris n’a pas su réinventer ses rapports avec ses anciennes colonies, que la « Françafrique » a prolongé une forme de paternalisme post-indépendances et le sentiment d’une domination de l’ex-métropole dans les capitales africaines. » (PSP-Le Figaro)
Mais la raison essentielle est la soif de profits des capitalistes français prêt à tout pour maintenir l’exploitation éhontée des richesses de ces pays, en faisant « élire » des dirigeants corrompus à leur botte. Le Niger en est un bon exemple : son uranium a nourri nos centrales nucléaires alors que l’électrification du pays y est dérisoire.
Pourtant les immenses ressources de l’Afrique lui donneront un rôle central à moyen terme dans l’économie mondiale.
Culturellement, la France y détient un avantage comparatif.
Saura-t-elle en profiter, rien n’est moins sûr !
Messages
1. Le sentiment antifrançais n’a pas attendu Poutine ou Prigojine pour voir le jour en Afrique.
2 août 2023, 17:11 - par Gérard Jugant
Je pense, pour ma part, que nous devons sortir du néocolonialisme français en Afrique, et si les peuples africains préfèrent les russes ou les chinois, laissons les faire, ils verront que cela ne vaut sans doute pas mieux que la coopération avec la France. Entrenenons avec l’Afrique une coopération basée sur l’amitié, la fraternité et la solidarité. C’est donc toute une autre politique que nous devons mettre en place avec l’Afrique, ce que n’est pas en mesure de faire ceux qui nous gouvernent, qui continuent à piller les richesses de l’Afrique. Gérard Jugant/ANC