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Ne lançons pas d’accusation contre les meurtriers !
samedi 23 mars 2024 par Là-bas si j’y suis
En qualifiant de « Résistance » les massacres du 7 octobre, Judith Butler a déclenché une tempête d’indignation.
Mais qu’auraient dit les indignés d’aujourd’hui s’ils avaient entendu le discours de Moshe Dayan en avril 1956 à l’enterrement d’un soldat de 20 ans assassiné par deux de ceux qu’on appelait alors des « Infiltrés », c’est à dire des palestiniens parmi ceux qui avaient été chassés en 1948 et placés dans des camps. Deux d’entre eux en s’échappant avaient tué un militaire israélien.
Lors des funérailles de ce soldat, le prestigieux général Moshe Dayan, chef d’état major, a prononcé un discours mémorable :
- « Ne lançons pas d’accusation contre les meurtriers. Comment pourrions-nous blâmer la forte haine qu’ils nous portent ? Depuis dix-huit ans ils végètent dans des camps de réfugiés à Gaza et nous, sous leurs yeux, nous transformons en notre propriété les terres et les villages où eux et leurs ancêtres ont vécu. Ce n’est pas aux arabes qu’il faut reprocher le sang de notre soldat, c’est à nous-mêmes. Comment avons-nous fermé les yeux pour ne pas voir notre destinée et la mission de notre génération dans toute sa cruauté. Sans nos canons et nos casques militaires nous sommes incapables de planter un arbre et de planter une maison (...) C’est le destin de notre génération, le choix de notre vie ».
Tout était dit.