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Gaza : de nouveaux massacres, des écoles visées, 350 000 personnes déplacées

samedi 13 juillet 2024 par Agence Média Palestine

L’armée israélienne a continué de bombarder des immeubles résidentiels dans la ville de Gaza, à Rafah et à Khan Younis. Les rapports quotidiens de la branche gazaouie du ministère palestinien de la santé indiquent que 12 maisons familiales ont été visées dans la bande de Gaza depuis lundi 8 juillet.

Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNWRA), quatre écoles abritant des déplacés ont été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes : « Quatre écoles touchées ces quatre derniers jours », affirmait le Commissaire général de l’UNRWA Philippe Lazzarini sur X, ajoutant que « le mépris flagrant du droit humanitaire international ne doit pas devenir la nouvelle norme ».
Depuis le 7 octobre, deux tiers des écoles réhabilitées par l’UNRWA en abri pour les palestiniens déplacés ont été touchées, certaines ont été « bombardées », beaucoup ont été « gravement endommagées ».

Samedi 6 juillet, une première frappe a touché une école gérée par l’UNRWA à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, faisant au moins 16 morts et des dizaines de blessés. Le lendemain, l’école de la Sainte Famille dans la ville de Gaza, où les forces israéliennes ont étendu leurs opérations ces derniers jours, a été touchée par une autre frappe, a indiqué l’agence de défense civile de Gaza dans un message publié dimanche sur Telegram. Lundi, une autre école de Nuseirat était touchée.

Mardi soir, une frappe israélienne a touché une école abritant des déplacés à Abassan, près de Khan Younès dans le sud, tuant au moins 29 personnes dont de nombreux enfants, ont indiqué des responsables médicaux palestiniens.

Les déplacés abrités dans le camp se rendaient à l’école afin d’y assister à un match de football, a décrit un témoin. « Tout était normal. Des gens jouaient, d’autres achetaient et vendaient (de la nourriture et des boissons). Il n’y avait aucun bruit d’avion ou quoi que ce soit », a raconté à Reuters Ghazzal Nasser. L’armée israélienne dit avoir visé des « terroristes ».
Paris et Berlin ont condamné ces frappes.

« Gaza n’est pas un endroit pour les enfants. Cessez-le-feu maintenant avant que nous ne perdions ce qui reste de notre humanité commune », a insisté M. Lazzarini.

Depuis le début de la guerre, plus de la moitié des installations de l’UNRWA (environ 190 installations) ont été touchées. L’UNRWA estime qu’au moins 524 personnes déplacées hébergées dans ses abris ont été tuées et au moins 1 606 blessées depuis le début de la guerre, selon un décompte effectué le 9 juillet 2024.

Alors que l’armée israélienne avait affirmé en janvier dernier être « venue à bout » du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, et par conséquent se retirer progressivement de la zone, cette région connait une reprise des opérations terrestres depuis deux semaines, qui s’ajoute à celles dans le sud de l’enclave près de Rafah.
L’armée israélienne a largué mercredi des tracts sur la ville de Gaza, appelant « toutes les personnes » dans cette localité du nord du territoire palestinien assiégé à partir vers l’ouest, puis vers le sud.

Mais face à des ordres d’évacuation contradictoires, beaucoup ne savent plus où aller. Aucun endroit n’est sûr à Gaza.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a qualifié de dangereusement « chaotique » les mouvements de milliers de personnes dans Gaza, après ce dernier ordre d’évacuer, dans lequel Israël demande aux gens de passer par des quartiers où des combats ont lieu. « L’on voit les gens fuir dans toutes les directions, sans savoir où trouver un lieu sûr. Beaucoup circulent sous les échanges de tirs et les bombardements avec très peu d’effets personnels ».

Après plus de deux semaines d’intenses tirs d’artillerie et d’aviation, les forces israéliennes se sont retirées mercredi 10 juillet du quartier Shujaiya de la ville de Gaza mercredi, laissant derrière elles une traînée de mort et de destruction. Les habitants revenus sur les lieux ont trouvé leurs maisons rasées et les infrastructures civiles massivement détruites.

La défense civile palestinienne a déclaré avoir atteint certaines zones pour la première fois depuis le début de l’assaut il y a deux semaines, mais n’avoir trouvé que des cadavres. Il n’y a presque plus de maisons encore habitables, a ajouté la défense civile, Shujaiya étant désormais transformée en « ville fantôme ».

Malgré l’annonce de la fin de cette opération, d’intenses frappes continuent d’être rapportées dans les environs. Des corps « jonchent les rues » de la ville de Gaza et au moins 30 Palestiniens ont été tués dans un assaut israélien sur le quartier de Tal al-Hawa, a déclaré le porte-parole de la défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, qui déclare également que des équipes de secours ont essuyé des tirs alors qu’elles tentaient de sauver les personnes piégées dans les décombres.

Selon le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, les combats des derniers jours ont jeté 350’000 personnes sur les routes, alors que la quasi-totalité de la population du territoire a déjà été déplacée par la guerre.

« C’est la 12e fois qu’on est déplacés. Combien de fois faudra-il encore endurer cela ? Mille fois ? Où allons-nous finir ? », a témoigné Oum Nimr al-Jamal, une Palestinienne qui a fui la ville de Gaza avec sa famille.

Les dernières frappes interviennent alors qu’un groupe d’experts indépendants en matière de droits de l’homme mandatés par les Nations unies a mis en garde contre l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza, marquée par l’extension récente de la famine dans l’enclave.

« Nous déclarons que la campagne de famine intentionnelle et ciblée menée par Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et qu’elle a entraîné une famine dans l’ensemble de la bande de Gaza », ont déclaré les experts.

Selon le ministère palestinien de la santé, au moins 33 enfants, principalement dans le nord de la bande de Gaza, sont morts de malnutrition depuis le début de la guerre en octobre. Le groupe des dix experts en droits de l’homme a également cité dans son rapport les décès de trois enfants âgés de treize, neuf et six mois, dus à la malnutrition à Khan Younis et Deir al-Balah depuis la fin du mois de mai, ce qui l’amène à affirmer qu’une famine est en train de s’installer.

« Avec la mort de ces enfants, morts de faim malgré un traitement médical dans le centre de Gaza, il ne fait aucun doute que la famine s’est propagée du nord de Gaza au centre et au sud de Gaza », ont déclaré les experts.

Le gouvernement palestinien a annoncé le 10 juillet un nouveau bilan de 38 295 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre, ajoutant que 88 241 personnes avaient été blessées dans le territoire en neuf mois de bombardements et d’invasions terrestres par l’armée israélienne.

Cependant, une étude de Lancet publiée le 5 juillet affirme que ce chiffre pourrait être largement sous-estimé. En prenant en compte les personnes disparues sous les décombres, ainsi que les décès « indirects » dûs aux blessures, à la famine et aux maladies, les auteurs de cette étude estiment le bilan à 186 000 morts palestiniens, si un cessez-le-feu prenait effet aujourd’hui.

Photo  : Des parents de Palestiniens tués lors de frappes aériennes israéliennes à l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah préparent leurs proches pour l’enterrement, le 9 juillet 2024. (Photo : Ali Hamad/APA Images)


Voir en ligne : https://agencemediapalestine.fr/blo...

   

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