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Complotisme ou lucidité ?
mercredi 2 avril 2025 par Francis Arzalier (URC)

Dans l’univers médiatisé qui nous engloutit et pense pour nous, nous avons successivement été accusés d’antisémitisme quand nous révélions les crimes ignobles des militaires, colons et autres dirigeants israéliens en Palestine, de traitres aux intérêts de la France « menacée dans son existence par la Russie » selon notre fou furieux de Président qui se rêve leader d’une Europe en uniforme. On nous accuse aussi d’être inféodés à Trump ou à Poutine parce que nous affirmions notre désir de paix et d’égalité entre les peuples en Europe.
Il est donc certain que ce coup de colère va entraîner de la part d’une foule de bien-pensants irrationnels qui font cortège à notre bourgeoisie l’accusation de complotisme, puisque je leur refuse totalement depuis 80 ans le droit de penser à ma place.
Quelles que soient vos insultes…. Certains peureux ne les méritent pas, je les reçois quant à moi comme s’il s’agissait d’une décoration
En ces temps de lâcheté servile devant les diktats des Pouvoirs de manipulation des esprits, je m’honore de mépriser leurs crachats, ils ne m’atteignent pas.
« L’affaire « Le Pen
Tout cela en préambule à la dernière inondation des médias à l’issue du jugement rendu contre 25 cadres du Parti d’extrême-droite RN, dont 8 députés européens, jugés finalement coupables d’avoir détourné au profit de leur mouvement les services et les émoluments des assistants parlementaires à l’Assemblée Européenne.
On ne peut certes nous soupçonner d’affection politique ou personnelle pour les dirigeants du RN, ce parti d’extrême-droite héritier de Vichy et de l’OAS, qui a crû jusqu’au tiers des intentions de vote en France dans les sondages. Il a fleuri sur le racisme et la démagogie autoritaire. Et à cette condamnation pour détournement de fonds publics, on ne peut rien trouver à redire, même si on peut s’étonner de cette tardive sentence, punissant une pratique courante des élus de tous les partis politiques français sous les IIIème, IVème et Vème Républiques.
Un curieux sursaut d’indignation qui revient à criminaliser l’assistant parlementaire qui se croit aussi militant, au point de ne pas séparer artificiellement se heures de travail.
Et surtout une curieuse inversion du Droit Français, qui a depuis des siècles refusé qu’une loi soit appliquée de façon rétroactive : c’est cependant en fonction d’un texte voté récemment, après l’affaire Cahuzac, pour combattre les détournements de fonds publics par un élu, que cette condamnation a été prononcée, à propos de faits pour la plupart commis avant le vote de la dite loi.
Curieux aussi de constater que certains condamnés élus, comme Alliot maire de Perpignan, pourront se représenter aux municipales pour subir la sanction du suffrage universel, alors que Marine Le Pen ne pourra être candidate de son parti aux élections présidentielles dans deux ans.
Du grain à moudre pour les juristes en appel, et peut être même pour le Conseil Constitutionnel, qui a vocation à protéger les formes de représentativité des élus.
Si toutefois son nouveau responsable, Ferran, qui eut maille à partir avec la Justice pour d’importants détournements au détriment de Mutuelles, veut bien s’y intéresser.
Car l’essentiel n’est pas là ……
Trump a t’il fait école à paris ?
L’essentiel n’est pas là. Mais dans le déferlement depuis hier d’une campagne sur tous les médias de grande écoute, télés et réseaux. Durant des semaines ou des mois, va nous être assénée, jusqu’à la nausée, un discours incandescent qui fait aux yeux des Français de Marine Le Pen la victime des « Élites » coalisées contre le vote démocratique. L’issue est facile à prévoir : le RN et son programme était déjà donnés à 37 pour cent sur le nom de Marine, ils n’auront aucune peine à atteindre la majorité après cette avalanche politique.
C’est la réédition d’un scénario récent aux USA, ce qui permet bien des hypothèses.
Car il n’a échappé à aucun observateur sérieux que la multiplication des procès intentés au candidat Trump, lui conférant le statut de victime des « Élites », lui a apporté grâce aux médias à sa disposition quelques millions de voix supplémentaires, et une élection triomphale à la Présidence.
Qui peut croire que les idéologues et politiciens qui font depuis longtemps campagne pour les idées « sécuritaires « et racistes de l’extrême-droite RN plus que pour sa candidate, de Retailleau à bien d’autres, n’ont pas su tirer profit de la leçon. Leur objectif est évident : le programme ultra-réactionnaire qu’ils construisent quotidiennement dans les esprits français déboussolés attire aujourd’hui d’après les sondages près de 40 pour cent des votants. Grâce à « l’effet Trump de victimisation. », il peut dépasser en quelques mois la majorité, quel que soit alors le candidat qui le portera.
Ce scénario catastrophe ne relève pas de la fiction, mais d’un projet raisonné, dangereux et plausible. Car peu importe le nom du candidat, c’est une régression sociale et politique majeure qui menace notre peuple, une régression vers les pires épisodes fascistes de notre histoire.
À nous, Communistes, Démocrates et Républicains véritables, de dénoncer cette menace « existentielle » pour reprendre le mot de Macron, en le faisant avec lucidité, sans nous précipiter dans les pièges politiques qui nous sont tendus, en unissant ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, » pour le pain, la paix, les libertés », pour la promotion des services publics en voie de démantèlement, contre les méfaits du Capitalisme et de l’Impérialisme, et pour barrer le chemin du Pouvoir d’État à l’idéologie fascisante au service de la bourgeoisie privilégiée, quel que soit le nom de son candidat.