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Résumé des questions économiques et sociales : semaine n° 59 du 01 mars 2022
vendredi 4 mars 2022 par PRCF
Lafarge béton : Le groupe Lafarge Holcim, mastodonte dans le secteur des matériaux, emploie 4500 salariés dans l’hexagone sur 150 sites en France dont plusieurs en Occitanie.
En 2020, la multinationale Franco-Suisse a dégagé près de 2 milliards de bénéfices. Le mouvement de grève à l’échelle du groupe Lafarge en France a démarré jeudi 17 février dans l’Hérault notamment. Le lendemain, des ouvriers de l’agence Aquitaine de Lafarge Béton installée à Floirac, débrayaient à leur tour. La motivation est la même : s’insurger contre la disparité des augmentations de salaire 200 pour les uns, 80 pour les autres, obtenues dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires. Diviser pour mieux régner …
La hausse globale de 3% est, quoi qu’il en soit, largement insuffisante et c’est ce qui a provoqué la colère, dans les carrières de l’Hérault d’abord puis comme une traînée de poudre dans plusieurs régions, 23 sites sur 24 en grève en Bretagne. Du jamais vu chez Lafarge mais quand la coupe est pleine… le mouvement continue.
Stellantis : La publication ce mercredi des premiers résultats financiers du groupe né il y a un an du rapprochement des groupes PSA et Fiat-Chrysler. Des résultats spectaculaires puisque la nouvelle entité, qui revendique le rang de quatrième constructeur automobile mondial, a enregistré un bénéfice opérationnel de 18 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 152 milliards d’euros.
Non, ce n’est pas un miracle. Ce résultat Cédric Brun délégué CGT estime que ses collègues et lui l’ont obtenu "avec [leur] sueur, parce qu’il faut voir les suppressions de postes et les conditions de travail alourdies." Le délégué syndical craint de nouvelles coupes dans les effectifs. "Le groupe a fait énormément de bénéfices sur le dos des salariés avec les suppressions de poste et les aides d’Etat" affirme-t-il.
Pas étonnant que l’annonce tonitruante d’une prime d’intéressement de 4000 euros n’ait pas soulevé l’enthousiasme ni la reconnaissance des ouvriers. D’autant plus que ce versement de 1,9 milliard d’euros est à mettre en regard des 3,3 milliards de dividendes versés aux actionnaires. En outre, il est inférieur à celui de 2019 avec des bien moins bons résultats. La CGT évoque « un vol manifeste »
Ce que veulent les salariés de Stellantis, ce ne sont pas des primes mais du salaire seule base du calcul des retraites et des indemnités (maladie, chômage etc.) . Les NAO n’ont débouché que sur une enveloppe globale d’augmentation salariale de 3,2 %, avec une augmentation générale pour tous les ouvriers de 2,8% et pour les techniciens en dehors de la filière d’agent de maîtrise de 2 %, a accordée mardi par la direction après sept heures de négociation. La catégorie des agents de maîtrise et des cadres n’aura pas d’augmentation générale.
Assa Abloy Dans les six sites français du fabricant suédois de serrures et de fermetures de sécurité, les 1085 ont décidé la grève le lundi 21 après l’échec des NAO. Lors des quatre réunions de négociations obligatoires, entamées à la mi-janvier, l’intersyndicale et la direction se sont opposés sur le pourcentage d’augmentation. « La direction s’est basée sur le 1,6 % de l’inflation. Nous, syndicats, nous nous basons sur les 2,8 % de l’indice des prix à la consommation. »
Et pas question pour les syndicats que la prime dite Macron et les augmentations individuelles soient utilisées pour booster les 1,6 % proposés. « Ce sont des primes et des augmentations individuelles. Cela doit être en plus, pas inclus dedans. » Après 2 jours de grève quasi générale, les six entreprises bloquées, les salariés ont obtenu satisfaction. La lutte a payé.
BioMérieux Il aura fallu 17 jours de grève pour que la direction de la grande entreprise spécialisée dans le diagnostic in vitro accepte de recevoir une délégation CGT et quelques non syndiqués. Alors que la crise sanitaire a mis en exergue une augmentation record - son résultat opérationnel est passé de 389 millions d’euros à environ 800 millions- c’est une hausse inférieure à l’inflation que la direction ose proposer aux salariés.
Après trois semaines de négociations annuelles obligatoires (NAO), la CFDT, syndicat majoritaire, accepte une augmentation de salaire relativement faible. Ce sera 2,3% pour le collège ouvrier, 2% pour les agents de maîtrise, et 0% pour les cadres. Pour les plus bas revenus de l’entreprise, dont le salaire hors prime est pratiquement au niveau du SMIC, cela représente une augmentation de 38 euros brut. La CGT ne signe pas. Face à ces provocations et ce mépris, les grévistes réclament à la suite de la CGT une augmentation de salaire de 300 euros. La grève de Craponne s’est étendue au site de Mary l’Etoile et la volonté d’étendre à d’autres entreprises (Sanofi par exemple) a vu le jour. A suivre …
Pétition devant les hôpitaux, avec les retraités CGT du Loiret On le voit de nombreuses entreprises sont en grève pour les salaires mais les retraités qui ne disposent plus de cette arme, ne sont pas en reste pour exprimer leur colère. Ceux de l’UCR-CGT (Union Confédérale des Retraités-CGT) sont dans l’action pour l’accès aux soins pour tous. Ils en sont, ce jeudi à leur 27ème initiative. Devant les hôpitaux, les cliniques, les centres de santé, sur les marchés, ils proposent deux pétitions à la signature : l’une contre les scandaleux dépassements d’honoraires, l’autre contre le non moins scandaleux forfait urgence, deux formes de rackett organisé qui éloignent les plus démunis du droit à la santé et remplissent les coffres-forts des magnats de la santé.
Monde
Turquie L’inflation dépasse 115% : les grèves se multiplient malgré la répression pour une augmentation du salaire minimum et pour le droit de créer un syndicat. Une fois payé son loyer et ses factures, Bekir Gök, ouvrier de dépôt et père de trois enfants à Istanbul, se retrouvait les poches vides. Il a fini par rejoindre ses collègues en grève qui réclamaient une hausse de 4 livres turques de l’heure (25 centimes d’euros), le prix d’un pain.
En réponse, la chaîne de supermarchés Migros a licencié 257 employés, dont M. Gök, avant de faire machine arrière et de leur accorder l’augmentation demandée après dix-sept jours de grève. L’entreprise, qui avait justifié les licenciements par "l’occupation" de ses dépôts, s’est félicitée, dans un communiqué, de leur retour, à l’issue de l’accord trouvé dimanche.
"On demandait le prix d’un pain ! C’est rien à côté de ce qu’on leur a fait gagner depuis le début de la pandémie", lance Bekir Gök devant le dépôt où les grévistes se sont mobilisés. Leur mouvement s’inscrit dans une vague de mouvements sociaux, inédite en Turquie depuis les années 1970. Plus d’une soixantaine de grèves, d’occupations d’usines, de protestations et d’appels au boycott impliquant au moins 13.500 salariés ont été recensés en deux mois dans le pays. De plus en plus souvent, les salariés obtiennent gain de cause, incitant d’autres à prendre le relais, alors que depuis le putsch militaire de 1980, de nombreuses restrictions ont étouffé le droit de grève et les activités syndicales.
Voir en ligne : https://www.sitecommunistes.org/ind...