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L’Ukraine retire son accréditation aux journalistes qui ont rendu compte de la prise de contrôle de Kherson
lundi 21 novembre 2022 par Histoire et Société
Il n’y a pas que CNN qui perd son accréditation pour avoir témoigné de l’entrée de troupes se référant au nazisme. L’affaire concerne beaucoup de journalistes. Nous avions déjà dans notre traduction de l’opération du 14 novembre signalé une révolte d’une organisation de journalistes ukrainiens :“Nous, journalistes et organisations de médias ukrainiens et étrangers, exigeons des mesures immédiates pour résoudre la situation conflictuelle causée par l’inefficacité et le manque de professionnalisme <…> des structures de communication du ministère ukrainien de la Défense. Nous demandons le retour immédiat des accréditations aux journalistes ukrainiens et étrangers qui ont couvert les événements de Kherson et une enquête interne sur le travail non professionnel du secteur des communications du ministère de la défense, ainsi que l’élaboration de règles de travail et d’accès égales et transparentes et l’abandon de l’approche sélective”.(D.Bleitrach)
Selon les forces armées ukrainiennes, les journalistes de CNN et de Sky News n’auront pas attendu la « stabilisation » de la ville, révélant par inadvertance les saluts nazis et les personnes attachées à des poteaux.
Légende de la Photo :Les soldats des forces armées ukrainiennes arborent un drapeau de l’armée insurrectionnelle ukrainienne, dirigée par le collaborateur nazi Stepan Bandera, après la reprise de Kherson. Le drapeau comprend un symbole nazi, le Totenkopf, utilisé par les SS, et le mot Furtwängler, en référence au seul chef d’orchestre qui est resté actif dans l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’il n’ait jamais rejoint le parti nazi, Wilhelm Furtwängler a été utilisé, jusqu’à la fin, comme un instrument de propagande allemande, démontrant que la culture n’avait pas abandonné le nazisme.CréditsIvan Antypenko / Agence EPA/Lusa
« Récemment, certains représentants des médias, ignorant les interdictions et les avertissements existants, sans l’accord des commandants et des services des affaires publiques des unités militaires, ont mené des activités professionnelles dans la ville de Kherson avant l’achèvement des mesures de stabilisation », a déclaré l’état-major des forces armées ukrainiennes dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Tous les professionnels qui ont rempli leur devoir journalistique, décrivant l’entrée des troupes ukrainiennes dans la ville de Kherson, huit mois après leur occupation par l’armée russe, ainsi que leur accueil par la population, ont vu leur permis de travail « annulé et leurs cartes de presse invalidées ».
Selon la pravda ukrainienne, l’un des médias les plus réputés du pays, au moins six journalistes de CNN et de Sky News auront été frappés par cette décision, et il y a aussi la possibilité de l’interdiction incluant des journalistes ukrainiens.
Il s’agira de diffuser des images qui n’ont pas d’importance, en termes de propagande, pour le récit ukrainien. Sur les images diffusées par CNN International, une personne tenant le drapeau ukrainien semble faire le salut nazi. Simultanément, des images partagées hier par l’Associated Press montrent deux collaborateurs présumés attachés à des poteaux, entourés de membres des forces armées ukrainiennes.
Des soldats ukrainiens avec des insignes nazis sont identifiés quelques jours avant d’entrer dans Kherson
Quelques jours avant l’entrée de Kherson, NEXTA, une organisation qui diffuse des informations sur l’Europe de l’Est (considérée comme une organisation terroriste par le gouvernement biélorusse) a partagé sur les médias sociaux une courte vidéo de soldats ukrainiens à Kysylivka, à seulement 15 km de la ville. Sur son compte Twitter, Oliver Alexander, journaliste qui collabore avec le Telegraph, Reuters, Der Spiegel et le Washington Post, dénonce l’iconographie nazie utilisée par les soldats des forces armées ukrainiennes.
- « Bien que je sois satisfait de la libération de Kherson, porter l’emblème de la brigade SS Dirlewange n’est pas bien. C’était sans aucun doute l’une des unités les plus horribles des SS de la Seconde Guerre mondiale, composée de meurtriers, de violeurs et de pédophiles condamnés, ayant commis de nombreux crimes de guerre brutaux.
Le même journaliste a partagé une autre vidéo du 10 novembre, d’une colonne de véhicules blindés ukrainiens, dans laquelle un drapeau portant le symbole du Reichsadler et du Soleil noir (utilisé par le gouvernement nazi et les SS) est agité par des soldats de l’un des véhicules.