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Le compte rendu détaillé du voyage de Bruno Drweski en Corée

lundi 27 mai 2024 par Bruno Drweski (ANC)

J’ai été invité en Corée (sud) par le Parti de la démocratie populaire (PDP) pour la manifestation et les célébrations de l’anniversaire de la “Commune de Gwangju” de 1980 et pour une conférence organisée par leur parti sur la situation internationale, l’anti-impérialisme et les dangers de guerre.

Le jour de mon arrivée, j’ai participé à la manifestation en l’honneur des insurgés de 1980. Le PDP a mobilisé à Gwangju plus d’un millier de manifestants mais le nombre total de manifestants était encore beaucoup plus important puisque d’autres organisations appelaient également à célébrer l’anniversaire.

Ensuite nous nous sommes rendus au cimetière de Gwangju (plus de 2 000 morts selon les historiens) où j’ai pu voir arriver heure après heure des groupes successifs venus rendre hommage aux martyrs. Il y a le cimetière "officiel" pour les victimes des tueries sauvages perpétrées par les forces de répression et un musée qui relate l’événement et les mobilisations du peuple coréen contre l’occupation japonaise et pour la démocratie.

Bien sûr, en raison de la loi anticommuniste et anti-Corée du nord, il n’y a rien dans ce musée sur la résistance communiste anti-Japon qui fut pourtant de loin le plus important mouvement de résistance à l’occupant. Le musée est plutôt destiné à légitimer le pouvoir actuel en Corée du Sud, selon l’idée que le pays a certes connu plusieurs dictatures sauvages après 1945 dont on n’établit pas le lien avec les forces d’occupation US, mais que le peuple s’est révolté est censé avoir maintenant en Corée du Sud la liberté et la démocratie.

Pour d’autres Coréens cependant, et c’est le cas des militants du PDP, 1980-88 ne fut qu’une demi-victoire puisque le système capitaliste de surexploitation des travailleurs est toujours en place, que la Corée reste divisée et que le Sud est toujours sous occupation militaire des USA.

Un autre cimetière se trouve à côté du cimetière des victimes. Il est plus discret et concentre plutôt les tombes des militants et résistants politiques réprimés et assassinés avant, pendant et après 1980 et qui ont lutté pour une victoire complète de la démocratie populaire.

Le lendemain, a eu lieu toute la journée la conférence du PDP sur la situation internationale avec neuf invités étrangers (voir résumé détaillé plus bas).

Le surlendemain : rencontre avec des militants d’une section syndicale de la centrale KCTU, proche de la Fédération syndicale mondiale (FSM). Les syndicalistes de la KCTU nous ont reçus à Jeonju, ville située au nord de Gwangju dont le centre touristique a été reconstruit dans le style traditionnel coréen et fait pour attirer les touristes.
Il est construit dans un style national, un peu genre « skansen », mais habité.

La KCTU locale est dirigée par un militant du PDP qui joue son rôle de militant d’avant-garde au sein de cette organisation de masse. Il sait faire la différence entre le travail politique et le travail syndical, le PDP abordant les questions sociales sous l’angle de la logique politique du système auquel se heurtent les travailleurs et les militants syndicaux. Un des principaux problèmes auquel sont confrontés les travailleurs sud-coréens, tant dans le secteur privé que public, est la sous-traitance des activités à des travailleurs précaires ne bénéficiant pas du statut de salariés permanents.

J’ai fait ensuite une conférence à Incheon sur les relations internationales et la lutte anti-impérialiste avec des membres du PDP et de différentes organisations patriotiques ou anti-impérialistes coréennes.

Le PDP fonctionne selon deux règles fondamentales.
Les militants de chaque organisation font une réunion de bilan après chaque activité, et chaque cellule organise chaque semaine une réunion de critique et d’autocritique avec ses membres. Le Parti communiste chinois fait de même, ce que j’ai pu vérifier lors de mon séjour en Chine. Le résultat est que les tensions personnelles, selon les militants PDP, sont fortement diminuées par cette méthode et que les divergences politiques sont du coup mieux distinguées des problèmes de rapports personnels.

Par ailleurs, cette approche permet, de l’avis des militants du PDP, d’améliorer le comportement des militants et de les rapprocher de "l’homme nouveau" communiste, en même temps qu’elle permet de faire un bilan collectif autocritique des réussites et des échecs des actions entreprises.
Partout l’atmosphère était studieuse et le niveau de discussion très élevé. Les militants du PDP viennent pour beaucoup de la classe travailleuse, ils sont bien formés politiquement par leur organisation et peuvent du coup jouer le rôle d’avant-garde qui doit être le leur comme organisation adhérente aux méthodes du socialisme scientifique.

Chaque activité du PDP fait l’objet d’une réunion de bilan de celle-ci, et donc à chaque activité à laquelle j’ai participé, on m’a demandé mon opinion sur ce qui venait d’être fait, dit et discuté, en complément de la réunion de bilan faite par les membres du PDP.

J’ai rencontré, par exemple, un “simple” chauffeur de taxi de Séoul qui est venu me chercher à la gare. J’ai appris qu’il avait adhéré au PDP parce qu’un jour, en attendant à un carrefour lors d’une manifestation du PDP, on lui a distribué le journal du Parti et, après lecture, il a décidé de faire sa demande d’adhésion. Il était présent à la conférence à Incheon que j’ai faite sur les questions internationales, et les questions qu’il a posées montrent qu’il avait atteint le degré de réflexion d’un vrai militant révolutionnaire ayant une vue nationale et internationale des choses.

Conférence du Forum coréen international

Public diversifié, militants mais aussi étudiants et intellectuels. La conférence était divisée en trois séances : Ukraine, Palestine, Asie orientale. Hormis plusieurs intervenants coréens (dont un Coréen enseignant dans une université chinoise) étaient présents neuf intervenants membres pour la plupart d’organisations communistes étrangères. Il y avait entre autre un membre du Parti communiste libanais et un militant du Parti du travail de Taïwan qui apparait, de fait, comme la section non officielle du Parti communiste chinois de la province de Taïwan. Ce parti a une implantation au niveau de certaines communes et cantons. Il y avait aussi un spécialiste palestinien du Hamas, non marxiste donc, et en relation étroite avec ce parti.

Interventions et discussions très denses et intéressantes. En Corée, le Hamas est perçu comme un mouvement de résistance et de libération nationale. Ce mouvement n’est évidemment pas marxiste même si le Palestinien présent a souligné la coopération politique et militaire organique du Hamas avec, entre autres, le Front populaire de libération de la Palestine et le Front démocratique pour la libération de la Palestine qui sont, eux, marxistes.

Les choses dans le monde arabe apparaissent évidemment tout à fait différemment que dans les pays aux traditions coloniales et impérialistes. Les partis communistes arabes ont d’ailleurs tenu à la mi-octobre 2023 une rencontre qui a proclamé son soutien à l’insurrection du 7 octobre, et j’ai appris que les Libanais résidant en France et membres jusque-là simultanément des Partis communistes libanais et français ont quitté collectivement le PCF après ses déclarations sur le 7 octobre.

Les Coréens savent ce que colonialisme veut dire et donc l’obligation de non-ingérence et de non jugement de la part d’étrangers, en particulier des pays impérialistes, dans les choix d’un peuple sur le moyen de lutte utilisé et avec qui, ce qui d’ailleurs est inscrit dans la législation internationale, qui prévoit qu’un peuple occupé a le droit de mener une lutte de libération, y compris par les armes.

Le chercheur palestinien présent a fait une analyse très intéressante et pertinente de la situation dans son pays, ce qui nous a permis de comprendre comment le Hamas est au contact des réalités de son peuple et a su dépasser la vision intégriste de l’islam (“islamisme” ou plutôt “takfirisme”) qu’on lui attribue souvent dans les pays impérialistes.
Il est plus ancré dans la réalité du peuple résistant de Palestine que dans celle d’une imaginaire "communauté musulmane" transfrontière et idéaliste.
Le Hamas a pu ainsi devenir, à côté d’une dizaine d’autres organisations de la résistance palestinienne, le fer de lance d’un mouvement de libération nationale au moment où la vieille Organisation de libération de la Palestine était traversée de contradictions, quand une partie importante de ses dirigeants ont souhaité déposer les armes et se « reposer » à l’abri de l’occupant dans un processus de négociations qui s’est avéré sans fin.

L’absence de formation marxiste du Hamas lui rend toutefois difficile la compréhension du fait que la guerre de Palestine est liée aux tensions mondiales reflétant des intérêts de classe et géopolitiques mondiaux divergents, et donc que cette guerre est intrinsèquement liée à celle d’Ukraine et aux tensions en Asie orientale ou ailleurs.

L’agressivité impérialiste semble surtout due dans cette vision « idéaliste » à une mauvaise formation morale (et religieuse) des élites occidentales, qui vise ici les Palestiniens et là d’autres pays, mais tout cela n’apparait pas comme étant logiquement lié à des questions avant tout économiques et sociales.
Les dirigeants du Hamas semblent admettre que les marxistes ont souvent une bonne analyse des questions internationales, mais que cela est dû à leur base “morale” et pas à leur lien avec une analyse scientifique de la réalité de classe et de l’économie.

Les marxistes ont souvent effectivement négligé l’importance des questions de convictions, de besoin de spiritualité et de foi, mais les religieux militants de leur côté ont tendance à négliger les questions matérielles, économiques, géostratégiques et de classe.
On verra si la coopération en Palestine sur le terrain entre combattants islamiques et marxistes permettra de faire avancer la question du lien indispensable entre conviction, idée, analyse rationnelle et base matérielle.

En Corée, on observe une grande sympathie pour la Palestine, ce que j’ai pu constater y compris au cimetière pour les victimes de la “Commune de Gwangju” de 1980. Au PDP, on a conscience que la guerre d’Ukraine, de Palestine et les bruits de bottes en Corée et à Taïwan sont liés et portent à un sommet inégalé le danger de conflagration.

Lors de la conférence, les membres du PDP ont souligné leur désir de paix mais estiment avoir affaire en Corée à un processus de fascisation qui accompagne les pressions des USA en faveur d’une politique de tensions visant à affaiblir la RPDC (Corée du nord) et la Chine. Selon eux, la guerre en Ukraine, en Palestine et les tensions en Asie orientale et ailleurs dans le monde participent de fait d’une guerre mondiale non déclarée entre le camp centralisé autour des Etats-Unis en crise, les pays socialistes d’Asie (Chine, Corée du nord) et une Russie capitaliste qui a conservé des restes de sa puissance économique et scientifique acquise lors du socialisme.

La force démontrée par la Russie en Ukraine et la faiblesse d’Israël à Gaza illustrent à leurs yeux la vulnérabilité du camp impérialiste, ce qui s’est manifesté y compris au sein de l’opinion des pays occidentaux. Il faut donc travailler à une unité dans la lutte entre les classes travailleuses et les luttes des peuples pour leur souveraineté afin d’imposer la paix au monde aux fauteurs de guerre.

Pour le jeune Serbe présent à la conférence, les conflits actuels ne sont pas menés que sur le champ de bataille mais aussi dans le domaine des idées et de la propagande, au niveau pratique donc, mais aussi théorique, ce qui nécessite la coopération internationale de toutes les forces refusant le diktat des pays dominants avec à leur tête les USA.

Pour ce qui est de la Russie, les choses sont plus complexes car ce pays est d’un côté réellement menacé dans son intégrité et son indépendance par l’expansion de l’OTAN, mais son système politique et social gêne la mobilisation de son peuple pour renforcer sa souveraineté et assurer la cohésion nécessaire pouvant empêcher que sa bourgeoisie ne trahisse à nouveau.

La militante britannique a été très active lors de la conférence et elle a développé de façon constante et approfondie les liens existant entre l’impérialisme « unipolaire » et tous les conflits dans le monde qui témoignent de la fuite en avant du système dominant à bout de souffle vers une guerre qui risque de devenir mondiale. Son parti est très exigeant dans la formation politique de ses membres ce qui explique son développement lent mais constant dans un pays traversé par des vagues de mécontentement et de mobilisations pour la Palestine.

Mon intervention analysait le caractère unifié et centralisé du bloc formé par les USA, les pays anglo-saxons des « Five Eyes », l’OTAN, l’UE, l’AUKUS, le Japon et Israël face à une « nébuleuse » de pays tendant vers la souveraineté, l’indépendance et le développement mais qui sont de force inégale, manifestent un niveau de cohésion différent et possèdent des systèmes sociaux, politiques et une légitimité idéologique très différents et parfois même opposés.

Ce qui nécessite de faire une analyse des bases de classe de chaque Etat « contre-hégémonique » et des tendances contradictoires qui s’y développent et peuvent expliquer le renforcement ou au contraire l’affaiblissement des tendances émancipatrices intérieures et aussi pour faire face aux pressions extérieures. D’où des tendances parfois chaotiques ou tout au moins inégales de leurs politiques étrangères et la difficulté à bâtir un rassemblement cohérent de toutes les tendances anti-impérialistes.

L’invité communiste belge a fait une analyse de la situation et de la position des pays et régions touchées par les conflits ou les pressions, Palestine, monde arabe, Yémen, Irak, Liban, Ukraine, Corée, Chine en soulignant la nécessité de rassembler aussi largement que possible les partisans d’une opposition à l’aventurisme guerrier de la principale puissance militaire du monde.

Le Palestinien présent à la conférence, un chercheur proche du Hamas, a de son côté comparé les attaques du 7 octobre à l’offensive vietnamienne du têt en 1968, comme élément de surprise et de basculement de l’opinion publique internationale. Il a expliqué l’évolution historique du Hamas, un mouvement au départ engagé dans la ré-islamisation de la société palestinienne et les œuvres sociales, puis dans la résistance passive à l’occupation et enfin dans la lutte armée sous la pression de sa jeunesse et du vide qui s’est institué chez les Palestiniens suite aux tentatives de compromis irréalisables de la part des dirigeants du Fatah et d’autres dirigeants de l’OLP.

Il a rappelé que la guerre en cours n’est pas une guerre religieuse car la cohabitation entre musulmans, chrétiens et juifs fait partie des traditions arabes et islamiques depuis toujours mais que cette guerre a au contraire à voir avec le sionisme. C’est une idéologie coloniale de peuplement importée d’Europe et proche de ce qui a produit l’apartheid sud-africain et qui doit être démantelée pour permettre à nouveau la cohabitation pacifique des populations d’origine et de religions différentes.

L’analyste turc a analysé en détail la situation internationale et le rôle que la Turquie d’Erdogan y joue selon lui au service de l’impérialisme contre les pays voisins à partir d’une vision fascisante et ethniciste au pouvoir en Turquie, et qui vise en particulier les Kurdes. Il a établi un lien entre les conflits en Palestine, en Syrie, en Ukraine, dans la Caucase, en Asie orientale et en Afrique, ce qui débouche aujourd’hui sur l’émergence d’une situation révolutionnaire partout dans le monde visant à assurer la souveraineté des peuples et à empêcher les impérialistes de se lancer dans des guerres pour la préservation de leur hégémonie et visant en particulier la Corée du nord, la Chine et la Russie.

Le communiste libanais partait de son côté du principe que le capitalisme est arrivé à son stade de vieillesse et qu’il n’arrive plus à maîtriser les phénomènes de crise systémique, ce qui annonce sa fin selon la formule de Rosa Luxemburg, « socialisme ou barbarie » ou bien « socialisme ou extinction ».
La guerre est devenue dans ce contexte la seule issue permettant la prolongation de la survie de ce système et la seule réponse à apporter à cette menace de fait irréalisable est de passer à la socialisation de l’économie, processus dans lequel la Chine a un rôle pionnier à jouer en tant que « pôle des peuples » ouvrant à l’humanité une perspective crédible de système alternatif.

Une intervention coréenne portant sur le conflit en Palestine développait l’idée que l’impérialisme occidental a cherché à fomenter un conflit entre christianisme et islam en Asie occidentale dans le but d’empêcher la formation dans cette région d’un « empire islamique » et qu’il a utilisé à cet effet l’antisémitisme et le sionisme. Ce qui explique pourquoi le conflit en Palestine et dans cette région stratégique au niveau mondial est devenu la clef de la compréhension des tensions internationales et du danger de nouvelle guerre mondiale.

Le représentant du parti du travail taïwanais a de son côté rappelé que les USA utilisent la province chinoise de Taïwan comme provocation et moyen de pression sur la Chine mais qu’ils n’ont pas le courage d’affronter la Chine directement. La Chine de son côté maintient sa politique de réunification pacifique de la patrie par la négociation d’un compromis acceptable pour les deux parties chinoises et contre les tendances séparatistes.
Le patronat taïwanais a intérêt pour sa part à la coopération avec la Chine continentale, et d’ailleurs Taïwan est confronté à une crise de surproduction agricole et dans certains domaines informatiques, et c’est la Chine continentale qui lui achète ses surplus dont elle n’a pas besoin pour assurer l’équilibre de l’économie de l’île.
Cette politique explique pourquoi, malgré les discours « indépendantistes » du président actuel de l’île, minoritaire au parlement, la réalité économique de Taïwan bloque en fait les dérives aventuristes soutenues par les USA qui testent en permanence les « lignes rouges » de la politique chinoise. Ce qui explique le relatif optimisme de l’intervenant qui voit la possibilité de bloquer la marche vers la guerre en Asie orientale.

Globalement, le ton des interventions était que les menaces de guerre augmentent partout dans le monde, qu’elles proviennent de la crise du système dominant mondialisé qui n’a plus les moyens de maîtriser la situation économique et d’ouvrir des perspectives de développement pour toute l’humanité.
En conséquence de quoi ses élites ont une tendance naturelle à effectuer une fuite en avant vers la guerre qui, comme cela a toujours été le cas dans l’histoire du capitalisme, est un phénomène de masse qui permet de rétablir l’équilibre du système, les profits de ses entreprises et de bloquer la marche des masses vers la recherche d’une économie socialisée.

Cette tendance est dominante aujourd’hui mais elle se heurte à une résistance grandissante des peuples et de nombreux Etats qui, du coup, et indépendamment de leurs différences, de leurs divergences et de leurs caractères plus ou moins démocratiques, constituent un contrepoids qui freine les tendances guerrières et permettent d’envisager une issue plus positive et pacifique devant au final aboutir à un changement révolutionnaire de système social et économique dans le monde.

Les images de là-bas !

   

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