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{Les fascistes écartés du pouvoir, le Nouveau Front Populaire en passe de gouverner} - Aucune alliance possible avec la Macronie ! Imposons par la lutte les mesures sociales du programme !
mardi 9 juillet 2024 par RC/ANC
Dimanche soir, un grand nombre d’habitantes et habitants de France ont ressenti un fort soulagement au fur et à mesure que les premiers résultats tombaient. Soulagement d’autant plus perceptible et compréhensible chez les personnes les plus fragiles, les plus exploitées, les plus discriminées et les plus visées par l’extrême-droite.
Si on se réjouit de la défaite de cette dernière, il ne faut pas se cacher qu’elle se maintient à un niveau bien trop haut. Cela est inquiétant pour les libertés, et laisse bien sûr présager le projet de l’extrême-droite de s’emparer du pays en 2027.
Selon le RN et la droite, immigration et insécurité sont les principaux maux de la France. C’est une litanie sur laquelle a prospéré l’idéologie de l’extrême-droite, qui s’impose aujourd’hui dans le paysage politique.
C’est bien l’arbre qui cache la forêt.
Ce n’est certainement pas la présence des immigrés qui a causé la casse des services publics (hôpitaux, poste, écoles, caisses de sécurité sociale, trésoreries…) dans les localités rurales et de plus en plus dans les territoires urbains.
Les immigrés ne sont pas responsables de l’isolement et de la souffrance des personnes âgées dans des EHPAD où la course à « l’or gris » a remplacé la notion de service public.
Ils ne sont pas responsables de la baisse des salaires, de l’augmentation des inégalités et de la précarité, de la baisse des aides aux étudiants et de leur émigration vers l’étranger (Australie, Canada, Grande-Bretagne...).
Ils ne sont pas responsables de la baisse de la construction de logements pour tous ou du dé-remboursement des médicaments et des dépassements d’honoraires des praticiens.
C’est le système responsable de ces mauvais coups qu’il faut changer.
Il nous faut dénoncer cette stratégie de boucs-émissaires dont le système capitaliste a besoin pour cacher ses propres responsabilités. Le vote RN est le vote de celles et ceux qui se trompent de colère, sur fond de racisme.
Les classes populaires n’ont aucun intérêt à ce vote.
Du strict point de vue électoral, l’alliance du "Nouveau Front Populaire" obtient une majorité relative, qui lui donne la légitimité pour gouverner — même si depuis dimanche soir, tout le camp bourgeois s’acharne à nier cette possibilité, ou à exiger une alliance avec la macronie rescapée, en scindant le NFP en deux (contre la soi-disant "extrême-gauche" incarnée par LFI).
La situation est d’autant plus complexe que toute avancée législative va nécessiter de trouver l’accord d’une majorité qui n’existe pas aujourd’hui.
Le risque est grand que cela passe par des tractations dont le monde du travail n’a rien à attendre. Des figures comme Hollande ont été envoyées à l’Assemblée nationale dans cet objectif : le peuple mobilisé doit empêcher cela.
Le fait qu’un tiers des inscrits n’a pas participé au vote, avec un taux d’abstention bien plus important parmi la jeunesse et la population des quartiers populaires, s’explique sans doute par un rejet de ces pratiques.
Comme nous l’analysions avant le 1er tour, il faut que — par la rue et par les urnes — les plus écrasés par le capitalisme se fassent entendre et respecter.
Après le vote d’hier et le rejet de l’extrême-droite, nous réaffirmons que rien ne se fera sans nous, et cela passe par la lutte pied à pied pour le progrès social et pour la paix.
Concrètement, nous affirmons que le NFP doit rester uni et que son programme, placé en tête par le vote des électeurs, doit être appliqué (notamment sur l’abrogation de la retraite à 64 ans, sur le smic, ou l’abrogation de la loi ‘séparatisme’).
Ce Nouveau Front Populaire ne doit donc pas être seulement un accord entre élites des partis, mais doit surtout s’exprimer à la base, avec une pression par la mobilisation dans la rue et dans le monde du travail.
Dans ce contexte, le renforcement du rassemblement des communistes de ce pays est plus que jamais nécessaire pour peser sur cette union des forces de gauche, et faire que le contenu des mesures adoptées corresponde aux aspirations du monde du travail, y compris en allant plus loin que les points faibles du programme (notamment sur la paix en Europe).
C’est dans cette perspective que dès cette semaine, l’ANC et le RC ont lancé un appel aux communistes : appel à la résistance antifasciste et à la lutte pour le progrès social.