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Dominique De Villepin et la crise franco-algérienne
mardi 11 février 2025 par Selma Meziane

Une interview de Selma Meziane pour le journal algérien « Horizons » .
Dominique de Villepin fait partie en France des quelques voix discordantes dans le climat d’algérophobie que l’extrême droite tente d’imposer dans les institutions et les médias de l’Hexagone.
Ces intellectuels et ces hommes politiques, dont l’ancien Premier ministre et ministre des affaires étrangères français, De Villepin, s’opposent au déferlement de propos haineux et à la campagne anti-algérienne livrée par l’extrême droite et ses relais dans le gouvernement.
La plus importante crise des dernières décennies
Pour ces hommes et femmes, il ne s’agit pas de prendre fait et cause pour l’Algérie mais de rétablir des vérités, rappelées au demeurant par le président Tebboune dans son entretien accordé au journal français l’Opinion, et que l’extrême droite essaie d’occulter ou de travestir dans des discours truffés de contre-vérités. Par leurs interventions, ces hommes et femmes ont également le souci d’éviter une rupture définitive des relations entre les deux pays et dont les germes sont semés par la campagne de haine actuelle menée en France contre l’Algérie et ses ressortissants.
Dans une interview à AL 24 News, Dominique de Villepin a admis qu’ « une fois de plus », les deux pays traversent « une crise, qui est peut être la plus importante des dernières décennies ». Pour autant, l’ancien premier ministre et chef de la diplomatie française se veut confiant en l’avenir. « Nous n’avons pas le droit de nous laisser abattre, de nous laisser attarder, nous devons avancer et c’est cette exigence qui à mon sens doit s’imposer à nous » a-t-il déclaré ajoutant être persuadé que « les choses puissent avancer dans les prochaines semaines dans le bon sens ».
Un grand espoir de parvenir à des solutions
« Ce que je peux dire, sur la base de mes rencontres avec de nombreux responsables en France, que ce soit dans les milieux politiques ou économiques, c’est qu’il y a une grande attente et un grand espoir de parvenir à des solutions », a ajouté De Villepin. « Je sais que chaque partie est prête à faire sa part, et nous sommes tous prêts à travailler pour surmonter les divergences actuelles et rouvrir les canaux de dialogue et de coopération », a t-il poursuivi.
« Nous avons hâte de pouvoir franchir ce pas, travailler à cette réconciliation, nous fixer des idéaux et des objectifs communs. Je pense que le peuple algérien, le peuple français l’attendent », a t-il affirmé avant de poursuivre : « j’ai lu attentivement l’interview du président Tebboune, et je vois que les choses bougent et j’aimerai pouvoir dire, je crois qu’elles bougent dans le bon sens (…). Il ajoutera : « Faisons en sorte que nous puissions sortir par le haut de cette crise difficile ».
Permettre aux deux peuples de se retrouver
Interrogé sur le dossier de la mémoire et si la France devrait faire plus de travail, voire présenter des excuses, il estimera que « beaucoup a été fait dans les dernières années, par le président de la république française qui a tenu à avancer sur un certain nombre de figures importantes symboliques » pour les deux pays. Toutefois, il dira que « je crois que nous avons aussi à rentrer dans cette reconnaissance de l’Histoire et donc le moment vient où il faudra franchir cette étape » . Et d’ajouter : « Il faut le faire et je sais que le président Tebboune en est parfaitement conscient comme les autorités algériennes » estimant qu’il faille le faire dans le rythme des mémoires et des peuples ».
Pour De Villepin, « il y a un moment où tout cela se fait et s’accomplit » et selon lui « c’est cette dynamique là qui doit aujourd’hui reprendre le dessus ». Pour De Villepin, il faut laisser de côté tout ce qui peut diviser et séparer et s’attaquer à la tâche essentielle qui est « de permettre aux deux peuples de se retrouver ».
Il dira aussi que « le travail de reconnaissance, nous devons nous Français le faire » et que de part et d’autre « nous devons être conscients de tout ce que nous devons et pouvons faire ensemble ». Sur le revirement de la France sur le dossier du Sahara occidental, il dira comprendre pleinement « l’incompréhension des autorités algériennes et des Algériens ».
Voir en ligne : https://www.horizons.dz/?p=232809