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Grèves générales en Europe
jeudi 24 novembre 2022 par Unité CGT
Plusieurs grèves générales ont eu lieu depuis septembre dans différents pays européens, poursuivant et amplifiant les mobilisations en cours. Partout, la cause et les revendications sont identiques : pour le droit à une vie digne, contre les bas-salaires, l’exploitation et l’inflation qui ronge encore davantage les conditions de vie.
Soulignons par ailleurs qu’à l’approche de l’hiver, la question énergétique, en plus de la vie déjà chère, devient de plus en plus centrale et illustre la réalité du capitalisme, et de l’Union européenne et ses directives imposées avec la complicité des patrons français de démantèlement de notre service public électrique et gazier (et au-delà, de France Telecom, de la SNCF etc).
En France, des grèves nationales interprofessionnelles ont été organisées par la CGT le 29 septembre, les 18 et 27 octobre, et le 10 novembre. Ces journées de grève accompagnent et prolongent la généralisation des grèves dans tous les secteurs et profession, une amplification notamment portée par la puissante grève qui a paralysé les raffineries et le secteur pétrochimique en octobre. Une semaine d’action est prévue entre le 28 novembre et le 2 décembre.
Le 9 novembre, une grève générale a eu lieu en Grèce, à l’appel du syndicat de classe grec PAME. Le même jour, la FGTB Belge appelait aussi à une grève générale en Belgique.
En Grèce, la grève a notamment paralysé les transports en commun (bus, métro, tramway et le train interurbain ainsi que les taxis), les écoles, les universités, les hôpitaux et les médias ; aucun journal radio-télévisé n’était diffusé. Les travailleurs des ports et docks, ainsi que les marins, étaient également en grève. Aucune liaison maritime n’était assurée entre le continent et les îles.
Cette mobilisation, qui comme ailleurs accompagne et amplifie les mobilisations dans les différents secteurs et professions, démontre la combativité de la classe ouvrière grecque face à l’inflation qui a dépassé la barre de 10% lors des six derniers mois en Grèce, et même atteint 12% en septembre sur un an. Le prix du gaz a quant à lui plus que quadruplé (+332%).
Face à l’explosion des prix, et l’attaque continue contre les droits des travailleurs, le PAME a appelé à “lutter pour vivre”, et prévenu que la grève générale du 9 novembre était une étape militante importante pour imposer l’augmentation des salaires, l’indexation des salaires sur l’inflation, l’abolition des lois anti-travailleurs, le droit à un emploi stable à temps plein avec droits.
En Espagne, le 12 novembre dernier, 700 000 manifestants ont défilé contre la privatisation du secteur de la santé par les autorités madrilènes : « Madrid se rassemble pour soutenir le système de santé public contre le plan visant à le détruire ».
« Un système de soins pour tous, votre santé ne devrait jamais dépendre de votre porte-monnaie » proclamait une grande banderole verte alors que des milliers de manifestants scandaient « un système de santé public ! ».
Cette puissante manifestation avait lieu, par ailleurs, en amont d’une grève annoncée pour le 21 novembre, de 5 000 médecins, notamment des pédiatres, qui protestent contre leur « surcharge de travail », leurs carnets de rendez-vous « sans fin » et « l’insuffisance du temps passé avec (leurs) patients ».
En Italie, l’Union des Syndicats de Base (USB) prépare activement une journée de grève générale prévue pour le 2 décembre.
Ces dates démontrent la détermination des travailleurs en Europe, et partout dans le monde. Nous pourrions aussi rappeler la puissante mobilisation sociale, sectorielle et interprofessionnelle, au Royaume-Uni qui se prolonge depuis cet été, mais aussi des travailleurs finlandais en grève interprofessionnelle en septembre, du mouvement social des travailleurs suisses dans la construction ou encore les mobilisations sociales très fortes en Hongrie et en Albanie. La lutte des classes continue de hanter l’Europe, rejetons au loin tout fatalisme !
Dans une adresse en solidarité avec les grèves des travailleurs en Belgique et en France, le PAME a notamment déclaré :
“Il n’est pas possible au XXIe siècle, alors que les multinationales engrangent des milliards de bénéfices et des richesses inimaginables, de nous contenter des images de pauvreté, de faim et de misère.
Nous n’acceptons pas que les travailleurs soient sacrifiés pour les compétitions et les guerres des impérialistes. Nous avons payé pour leurs profits, nous avons payé pour leurs crises.
Ça suffit !
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui produisons, c’est nous qui avons le pouvoir !
Les grandes grèves récentes dans les raffineries de France ont prouvé une fois de plus que les groupes d’affaires, l’UE et les gouvernements qui les servent n’ont à offrir que des intimidations et des calomnies !
Sans nous, ils ne sont rien !
Nous exigeons un meilleur avenir pour nous et nos enfants, sous le slogan Tous pour un, un pour tous !
La mobilisation des travailleurs, en France comme ailleurs est la seule alternative pour imposer et la réponse aux besoins et le retour entre les mains du peuple des biens spoliés.
– Augmentation générale des salaires, SMIC à 2000 euros
– Rétablissement de l’échelle mobile des salaires indexée sur l’inflation,
– Nationalisation du secteur énergétique (électricité, gaz, pétrole),
– Retraites à 60 ans maximum (37,5 ans d’annuité max)
– Interdiction des licenciements, boursiers ou non.”
Messages
1. Grèves générales en Europe
24 novembre 2022, 19:22 - par Gérard Jugant
Bonjour, je suis tout à fait d’accord pour la revendication d’un SMIC à 2000 euros (Mélenchon, lui, ne réclame qu’un SMIC à 1500 euros !). Les patrons peuvent payer un SMIC à 2000 euros.