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Macron annonce la guerre totale
Destruction des retraites, baisse des salaires, 49-3, casse du droit des étrangers…
jeudi 27 octobre 2022 par Contre-attaque
Macron est possédé. Est-ce par l’esprit de Milton Friedman ? Celui de Pinochet ? Ou par la poudre de perlimpinpin de ses amis traders ? Aucune idée, mais en pleine crise écologique, militaire et sociale, sa priorité absolue est de faire souffrir au maximum les classes populaires du pays qu’il dirige.
Mercredi 26 octobre, Macron a détaillé un programme sadique à la télévision, un programme de guerre : casse des retraites, aucune mesure face à l’inflation, précarité, stigmatisation des étrangers. Un non-sens total en pleine crise sociale et écologique, même du point de vue économique. Ce qu’il faut retenir :
🔴 SALAIRES
Alors que les prix explosent et que des millions de travailleurs et travailleuses ne peuvent plus payer de carburant ou faire leurs courses de nourriture correctement, Macron a déclaré vouloir « défendre la France du travail et du mérite ». Mais il n’a fait aucune annonce en ce sens, à part taper sur les « assistés » et dire que les aides sont « démagos ». On a compris, le discours sur la « valeur travail » ne sert qu’à opposer les chômeurs aux travailleurs, sans aider ni les uns ni les autres.
🔴 INFLATION
Le président a répété qu’il refusait d’indexer les salaires sur l’inflation. Qu’est-ce que ça veut dire ? En France, jusqu’en 1983, si les prix augmentaient, alors les salaires aussi. C’est une mesure de bon sens élémentaire, si vous gagnez 1300 euros mais que le prix de la nourriture de base augmente de 15%, vous perdez en réalité 15% de votre salaire, quasiment 200 balles. C’est ce qui se passe cette année : concrètement, les salaires baissent ! En France, une « échelle mobile des salaires » indexées sur les prix existait, c’est le Parti Socialiste qui l’a supprimée au moment du « tournant de la rigueur » des années 1980, quand la gauche s’est convertie au néolibéralisme.
Mais l’indexation des salaires sur les prix existe toujours en Belgique par exemple. Et 87% des Français sont pour cette mesure. Alors pourquoi pas en France ? Pour appauvrir les plus pauvres ? Dans le même temps, Macron a osé affirmer que « le blocage des prix va tout désorganiser ». C’est vrai que l’explosion du prix des pâtes, du riz ou du lait ces derniers mois à cause de la spéculation boursière est très rationnelle et organisée...
🔴 RETRAITES
Emmanuel Macron confirme un report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans. Une provocation absolue, alors que l’urgence est au contraire de réduire le temps de travail et de réinventer les emplois, pour faire face à la combinaison des crises sociales et climatiques. Limiter le temps de travail permettrait de créer des emplois, même selon la logique libérale qui considère que les gains de productivité permettent de se dégager du temps libre. Dans le logiciel macroniste, pas de temps libre mais du chômage pour faire pression vers le bas sur les salaires et permettre aux grosses boîtes de faire encore plus de profits.
Le gouvernement veut passer en force sa casse des retraites pour qu’elle rentre en application dès 2023. Autant dire que les prochains mois vont être mouvementés. Pour rappel l’espérance de vie en bonne santé en France est de 63 ans. C’est à dire qu’en moyenne, les gens sont encore en santé correcte jusqu’à cet âge. Et encore, ceci n’est qu’une moyenne, les classes laborieuses sont évidemment bien plus usées et meurent plus jeunes que les cadres et les chefs d’entreprises. Bosser au-delà de la bonne santé, cela veut dire se tuer à la tâche. Littéralement.
🔴 IMMIGRATION
Pour faire passer son programme néolibéral toxique, Macron a fait du Le Pen. Technique classique : « Nous avons eu trop d’arrivées d’étrangers » a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « nous avons des procédures trop longues, et on a énormément de mal à les renvoyer ». La justice, les droits fondamentaux, toutes ces bêtises, c’est vraiment pénible, surtout quand les étrangers en bénéficient. C’est mot pour mot le discours de l’extrême droite. Macron a donc promis un « grand débat à l’Assemblée » sur l’immigration et une « réforme en profondeur nos règles, nos lois, pour simplifier les procédures » dès le premier semestre 2023. On peut craindre le pire pour le droit des exilé-es. Pour rappel, en 2019 dans le journal d’extrême droite Valeurs Actuelles, Macron avait dit qu’il voulait exécuter à 100% les Obligations de Quitter le Territoire. Cela veut dire des centaines de milliers d’arrestations, de mises en rétention, d’expulsions. Ce jeudi matin, Darmanin enfonce le clou sur France Inter : « Notre droit est trop complexe […] quand vous faites des recours, vous ne pouvez pas expulser la personne. »
🔴 STIGMATISATION
« À Paris, la moitié au moins des faits de délinquance vient de personnes qui sont des étrangers », a affirmé Emmanuel Macron. Justement, les chiffres clé de la délinquance viennent d’être publié par le Ministère de la justice. Le rapport donne des chiffres : 89% de taux de réponse pénale, 84% des personnes condamnées sont françaises et 114% de taux de surpopulation carcérale. Mais de ce rapport de sa propre administration, Macron n’en a pas parlé.
🔴 49-3
Macron a aussi dénoncé « le cynisme et le désordre » de la NUPES avec la motion de censure votée par le RN. Un comble, alors qu’il reprend les mots et les pratiques de l’extrême droite depuis des années et qu’il vient d’aller saluer, en premier, la néofasciste Meloni en Italie. Un clown. Du reste, le soir même, la Première Ministre déclenchait le 49.3 au Parlement pour se passer du vote des députés. La troisième procédure autoritaire en moins d’une semaine. Et que dire de l’annonce de dissolution du Bloc Lorrain, un groupe antifasciste et solidaire, alors que des groupes d’extrême droite multiplient les actions violentes ?
🔴 Macron est donc en guerre totale, il veut nous faire mal. Face à un système d’une extrême perversité, et alors que tout le monde voit bien qu’on fonce dans le mur, la colère monte même selon les instituts de sondage. 94% des Français déclarent être mécontents ou en colère selon une étude de l’IPSOS. Seuls 6% des Français estiment être satisfaits et apaisés. La colère est le sentiment à la mode de l’automne 2022. Mais être en colère ne suffit pas, il faut agir.